C’est arrivé. Un matin, j’ai frappé LE mur, la palissade infranchissable derrière laquelle se trouvent le sommeil réparateur, l’absence de vraies nuits et du sentiment de bien-être associé au fait de dormir. Même si ma fille avait réussi à « allonger » peu à peu ses nuits, à l’âge de six mois, c’était le retour à la case départ et aux constants réveils. Patiente et tenace, je me suis dit que c’était une phase, puis que bah, le congé de maternité servait un peu à ça, se lever la nuit, et enfin, que si ma fille pleurait, c’était qu’elle avait besoin de moi. Finalement, force a été de constater que des réveils aux deux heures avec un bébé de plus de six mois, en santé, ce n’était pas normal.
 
C’est à ce moment que je l’ai vu. Entre la boîte de mouchoirs, le tire-lait et la suce de bébé, trônait le livre de Brigitte Langevin, Le sommeil du nourrisson. Je l’ai lu et relu. Au-delà du débat à savoir s’il faut ou non laisser pleurer bébé, j’ai découvert l’importance de s’informer sur le fonctionnement du sommeil de notre enfant. Par exemple, j’ai compris que j’avais habitué ma fille à s’endormir au sein. Ainsi, chaque fois qu’elle se réveillait, elle cherchait à recréer les conditions dans lesquelles elle s’était endormie… aucune chance de la rendormir sans une tétée!

J’ai aussi arrêté de dire à qui voulait l’entendre que ma fille pouvait dormir n’importe où. Ce n’était pas faux, mais elle ne dormait jamais très longtemps et surtout, elle s’endormait probablement d’épuisement. J’ai mis fin aux tours de voiture et de poussette simplement pour que bébé dorme et je lui ai appris à dormir dans son lit, t'sais, la place où ça devrait techniquement se faire.

 

 

Rapidité à laquelle ma fille s'endort maintenant! 
Crédit : Giphy

La question qui tue : as-tu laissé bébé pleurer? Oui. Par contre, la technique proposée dans le livre demande d’ajouter un délai de 15 secondes entre chacune des interventions du parent et pour mon petit cœur sensible de maman, ça allait. Mon chronomètre s’est rendu au maximum à deux minutes trente secondes. Je me suis surprise à réaliser que c’est vraiment peu de temps! J’ai appris à relativiser.
 
Mon bébé dort-il maintenant exactement selon les recommandations du livre? Non, ma fille ne dort pas deux heures le matin et l’après-midi. Oui, il m’arrive encore de me lever la nuit. Par contre, elle arrive à faire des siestes qui dépassent les powernaps, elle peut dormir une dizaine d’heures consécutives la nuit et elle est un bébé qui rayonne de bonheur. Elle est devenue un bébé enjoué, qui rit tout le temps et qui se réveille de sa sieste et de sa nuit en gazouillant.
 
Est-ce que je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt? Pas du tout. Je n’étais pas prête et j’aurais probablement lancé des messages confus à bébé. Je devais à tout prix assumer ma décision de mettre en place une stratégie d’apprentissage du sommeil avant de commencer quoi que ce soit. Pour moi, le fait que ma fille ait commencé à manger des solides me rassurait puisque j’étais vraiment certaine que ce n’était pas la faim qui la réveillait. J’ai le sentiment profond qu’il faut trouver le juste milieu entre les besoins de bébé et de maman pour être capable de changer une situation.