Je reçois un catalogue de Noël par la poste, je ne sais même pas pourquoi! Au fil des ans, sa livraison est devenue une tradition familiale, les filles y ont découpé cent fois pour rédiger leur lettre au père Noël.  « Cadeaux de rêve » (c'est son nom) a beau être un peu (beaucoup) quétaine, je me surprends à le feuilleter avec une joie tout enfantine, j’en perds mon sens critique, sauf que…
 
Sauf qu’en faisant défiler les pages de l’édition de cette année,  les mises en scène « genrées » m’ont joyeusement gossée, surtout dans la section des jouets.

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Crédit : Giphy
Pourtant, la formule n’est pas nouvelle : les gars avec les outils, les filles avec les poupées. Du déjà vu mille fois. Il y a bien quelques rares exceptions, comme ce petit garçon qu’on a plaqué à côté d’une cuisinette (il parle au téléphone…), mais la majorité des saynètes reproduit sans imagination les stéréotypes véhiculés depuis des lunes. Hey, on est en 2016, t'sais! Ne peut-on pas évoluer de façon plus spectaculaire qu’en plaçant une fillette sur un tricycle entre deux pages de p'tits gars qui construisent ou pitonnent? De biens timides avancées. 
 
Ceci dit, je sais bien que malgré notre volonté à vouloir combattre ces étiquettes en offrant une diversité de jouets à nos enfants, ils reviennent souvent aux standards associés à leur sexe. Cette attitude découle-t-elle d’un conditionnement social ou d’un vieux fond de gênes de chasseurs-cueilleurs? Je l’ignore, mais ce penchant naturel ne justifie pas, à mon avis, le découpage rigide qu’opèrent les grands magasins entre ce qui est destiné aux garçons versus ce qui l’est pour les filles. Les images qui en ressortent prennent trop de place et laissent des traces dans la construction de leur identité, en leur proposant des modèles ultra-stéréotypés.
 
Attention, je ne dis pas qu’il faut cesser d’acheter des princesses à nos filles et des bolides à nos garçons, on ne peut empêcher un cœur d’aimer! Je dis simplement que les entreprises qui s’adressent à nos enfants pourraient faire preuve de plus d’ouverture et d’audace dans leur approche, en évitant de perpétuer des clichés à la limite du sexisme. Bienvenue au XXIe siècle messieurs et mesdames du marketing.
 
Le découpage « jouet pour gars/jouet pour fille » vous dérange-t-il?