Le 28 septembre 2012, à 21 h 20, nous mettions au monde la plus belle petite fille qui soit, une petite fille si attendue. Mais malheureusement, nous ne nous attendions pas au pire, soit une malformation de naissance qui allait causer sa mort si ne nous l’opérions pas.
 
Le 11 décembre 2012, notre fille était opérée d’urgence à Sainte-Justine.
 
Aimer, quel beau verbe. Qu’il soit au passé, au présent, au futur, il ne perd jamais sa force. Pourtant, avant d’avoir pris Élèna dans nos bras, nous n’avions pas encore compris l’immensité de la signification de ce verbe.
 
Après l’avoir tenue quelques secondes pour la première fois, je lui aurais déjà donné ma vie. Quelques heures après sa naissance elle se battait déjà pour parvenir à faire ce que tout le monde fait des milliers de fois par jour : RESPIRER.
 
Transportée dans un univers inconnu et avec de la difficulté à y croire, ma fille avait mal. Quelle angoisse, quelle injustice! Ne pouvant pas comprendre ce que j’avais fait de mal pour avoir une punition aussi sévère, la peur était au rendez-vous.
 
Heureusement, beaucoup de personnes ont pris soin d’elle, mais l’incertitude se lisait dans leur visage et leurs paroles n’étaient guère rassurantes.
 
Lorsqu’ils l’ont prise pour l’amener derrière cette porte, mon cœur s’est déchiré, la douleur était si vive et si intense, laissant ce que j’avais de plus précieux au monde dans les mains d’inconnus. Je ne pouvais plus rien faire pour elle. Impuissante.
 
Aujourd’hui, je voudrais adresser ces mots à la chirurgienne qui a opéré ma fille : « ce jour-là, vous n’avez pas seulement sauvé ma fille Élèna, vous avez aussi sauvé la mienne et celle de mon conjoint. Je ne sais pas si en exerçant ce métier vous prenez conscience de l’ampleur de ce que vous pouvez accomplir et du pouvoir que vous avez au bout de vos doigts, mais merci, merci infiniment. Nous vous serons reconnaissants jusqu’à notre dernier souffle et les mots me manquent pour vous dire combien nous apprécions ce que vous avez fait pour nous.
 
Merci de m’avoir donné le privilège de lui raconter plus tard combien elle était forte et courageuse et combien nous l’aimons. Nous pouvons lui apprendre que rien n’est acquis dans la vie et qu’il faut se battre et y croire pour que, parfois, des petits miracles se produisent. Merci tellement à vous ainsi qu’à toute votre équipe. »
 
Élèna avait 50 % de chance de mourir sur la table d’opération due à une sténose (rétrécissement) de la trachée sévère, mais elle a été sauvée par cette femme extraordinaire. Ma fille a maintenant 4 ans, elle est en bonne santé parce que nous avons su faire confiance à cette femme et en la vie.
 
Merci à elle et merci à la vie.