Si j’avais arrêté d’allaiter ma fille au moment où elle a percé ses premières dents, j’aurais dû la sevrer bien jeune, du moins de mon point de vue de maman qui désirait allaiter longtemps. Mon amour de bébé était plutôt précoce côté dentition. À quatre mois et demi, elle avait percé ses deux incisives inférieures, à huit mois, elle avait déjà huit dents, puis à quinze mois, elle est rendue à sa seizième petite porcelaine.
 
On me fait souvent remarquer son nombre impressionnant de dents, puisqu’elle sourit beaucoup et pleure intensément, la bouche grande ouverte. L’autre sujet qui revient fréquemment est la préoccupation des gens sur l’impact d’avoir un bébé denté et nourri au sein.
 
On me demande si elle me mord, si ça me fait souffrir, si ça saigne parfois, si je ne dois pas endurer des crevasses et des gerçures. Ses inquiétudes sont toujours bien attentionnées et légitimes, puisque ça ne se passe pas bien pour tout le monde. Je vous rassure tout de suite, mon expérience est positive et mes mamelons se portent à merveille, merci!
 
D’abord, il faut comprendre qu’un bébé qui tète ne peut pas mordre en même temps. L’explication est simple, l’enfant doit mettre sa langue par-dessus ses dents du bas pour réussir son mouvement de succion. Les morsures peuvent survenir, mais seulement quand bébé reste au sein après avoir terminé de boire. Si vous êtes craintive quant au risque que cela se produise, le meilleur truc consiste à demeurer attentive et à le retirer rapidement lorsqu’il ne boit plus, en insérant votre petit doigt au coin de sa lèvre.
 
Il reste les dents du haut, c’est vrai. Elles peuvent exercer une légère pression et frotter de manière irritante au moment où le bébé se retire. Si cette situation vous incommode, vous pourriez réapprendre à votre poupon qu’il faut ouvrir la bouche et non tirer pour se dégager du sein.
 
Mon expérience personnelle ressemble à plusieurs autres. Ma fille m’a mordue peu de temps après l’apparition de ses premières dents. Elle cherchait peut-être à comprendre à quoi pouvaient bien servir ses nouvelles choses dans sa bouche. J’ai été très surprise. Instinctivement, j’ai échappé un cri et je l’ai éloignée. Elle a été déstabilisée et triste.
 
Au final, il aura fallu vingt-quatre heures pour rétablir le lien de confiance et elle ne m’a jamais remordu par la suite. Au cours de cette journée d’adaptation mutuelle, elle a réessayé de mordre quelques fois pour chercher mon attention et susciter une réaction. Chaque fois, j’étais ferme et lui retirais le sein. Elle a rapidement compris le lien de cause à effet. Et moi, j’ai rapidement appris à déceler le moment où elle ne tétait plus pour boire, l’absence du son et du mouvement de déglutition en témoignant.
 
Pour être bien honnête, pendant cette journée d’apprentissage, je suis passée par toute une gamme d’émotions avant de retrouver l’aisance et le plaisir de nourrir ma fille. J’ai été inquiète d’avoir mal, très mal. J’ai été anxieuse qu’elle préfère délaisser le sein. J’ai même pleuré beaucoup à envisager le scénario catastrophe de devoir cesser de l’allaiter de façon si soudaine et précoce.
 
Heureusement pour moi, pour nous, j’ai persévéré et elle a coopéré. Mon histoire d’amour avec l’allaitement maternel a donc pu se poursuivre, à notre grand bonheur à toutes les deux!
 
Avez-vous des craintes à ce sujet? Avez-vous vécu des situations similaires?