On a eu deux bébés. Intégrer le premier dans notre routine n'a pas été trop difficile. Assez correct pour qu’on décide de répéter l’opération.

Traitez-moi d’folle, j’avais peur que mon congé de maternité fasse ramollir mon cerveau. Habituée d’être plongée dans des trucs exigeants pour ma tête, je craignais l’impact que pourrait avoir un « congé d’un an » (HA! Ça, c’est AVANT de l’avoir vécu!) sur les muscles dans ma tite tête.

N’empêche que pour me prouver à moi-même (pis à la terre entière, pourquoi pas!) que j’étais capable, j’ai entrepris de tout faire, toute seule #WatchMeGo.  

Aux soins des enfants, j’ajoutais des objectifs tels que tenir ma maison, parfaire ma prise du couteau dans des recettes bistro, entreprendre des projets déco.  Tout y passait.  J’étais fatiguée, certes, mais je m’étais vraiment convaincue que c’était c’qu’il me fallait.  Et mon mari s'était rapidement adapté à mon nouveau rythme. Disons-le ainsi : il ne se plaignait pas.

Puis, les mois ont passé et est le moment pour moi de retourner au boulot.  A.Y.O.Y.E.

Dans ma nouvelle façon de vivre, j’ajoutais des nouvelles variables : 40 heures/semaine pis gérer les enfants qui attrapent les microbes de la garderie. J’ai essayé de maintenir le rythme un certain temps, mais à un moment donné, ça marchait plus. J'étais comme Times Square : intense, pas reposante et partout en même temps. J’ai frappé un mur. Puis, mon mari a frappé un mur. Notre couple a frappé un mur.

Times SquareCrédit : Unsplash/Pixabay

C’était la crise chez nous. Je nous sentais tendus. J'ai senti qu'on s'éloignait. Je paniquais intérieurement. Et quand on commence à plus voir clair, c’est pas facile de faire preuve d’introspection et de réorganiser la petite entreprise qu’est notre famille. Bref, je comprenais que les choses n’allaient pas se régler d’elles-mêmes.

On s’est tournés vers un psy. On a choisi d’assumer que ça n’allait pas trop et que ça nous prenait un coup d’main avant que la famille n’éclate. Je le dis plusieurs années plus tard : c’est le plus beau cadeau qu’on s’est offert - EVER.  

Ça n’a pas été facile.  Mais mon mari m’a dit « on fait ça pour se sauver mon amour » et a exigé qu’après chaque séance, on se prenne dans nos bras et qu’on se dise qu’on s’aime. Le psy nous a montré plein d’affaires qui aident à comprendre que la vie de couple, c’est pas inné et que ça prend des outils. En six séances, on reprenait contact avec notre couple, on apprenait comment gérer nos crises et notre partage des tâches faisait l’objet d’un remaniement.

Par-dessus ça, on réalisait qu’on avait jamais pris de temps pour nous et donc, on s’est promis de se mettre sur la liste des priorités. En tant qu’amoureux, mais aussi en tant que personnes.  

Choisir de consulter, c’est pas (encore) un réflexe quand ça va mal.  Pourtant… Pourtant… Je choisis d’en parler ouvertement parce que j’ai envie de dire haut et fort que ça arrive de se sentir dépassé et que d’aller chercher de l’aide, c’est pas s’avouer faible ou vaincu, c’est de se retrousser les manches et de se donner une chance de « passer au travers ».

Et vous, avez-vous déjà consulté?