Ce matin-là, j’ai compris que d’ici la fin de la semaine, nous serions trois. J’avais fait mon épicerie et lavé mon frigo. Je me sentais bien et je commençais à en avoir marre d’être aussi grosse... C’est souvent au moment où l’on arrête d’attendre que les choses se passent…

En écoutant Ricardo, j’ai eu une première contraction qui faisait vraiment mal, t'sais, les fameuses contractions qui ne sont pas comme d'habitude. Puis, plus rien, je n’ai donc rien dit à mon J-B, ne voulant pas l’affoler.

Vers la fin de l’après-midi, alors que mon frigo était enfin propre, les contractions ont repris de façon régulière et de plus en plus intense. J-B chronométrait, il fallait se rendre à l’évidence, le travail avait bel et bien commencé.

J-B a commencé à charger la voiture de toutes nos choses et moi j’étais à l’intérieur et je vivais bien ma douleur, j’accueillais chacune des contractions en me tenant sur une chaise de la cuisine. Après deux heures de travail à la maison, la douleur devenait vraiment plus intense, alors nous nous sommes rendus à l’hôpital. Une certaine distance nous séparait et c’était bientôt l’heure de pointe, il ne fallait donc plus attendre.

Crédit: Giphy

Par contre, je ne voulais pas être renvoyée chez moi une fois à l’hôpital, je ne m’étais fait qu’une seule attente pour mon accouchement, celle d’être admise en une fois. Arrivée à l’hôpital, tout s’est mis à aller vite et j’avais vraiment mal, surtout que je n’avais pas l’espace pour bien gérer ma douleur, j'attendais l'infirmière pour m’ausculter et décider de mon sort. Je pense qu’on doutait de moi puisque c’était mon premier bébé. Par contre, une fois vérification faite, j’en étais déjà à la moitié du travail, on allait me garder et on compatissait tout à coup à ma douleur!

J’ai bien géré jusqu’au moment où la vague des contractions me donnait terriblement envie de vomir. J’avoue que tout s’est mis à déraper dans ma tête, il n’était pas question que je commence à vomir le soir de mon accouchement. Petite parenthèse, quand on a vomi pendant 9 mois et qu’on a pris du diclectin jusqu’au matin du grand jour, le fait de vomir devient parfois too much. C’est à ce moment-là, que j’ai demandé l’épidurale. Je n’ai aucun souvenir de cette immense aiguille, m’a-t-on vraiment piqué pour soulager ma douleur?

Mais, soulagée, je l’étais! Nous nous sommes alors reposés, avons ri et avons profité intensément du moment. Cette infirmière en or, qui m’a accompagnée, a même pris le temps de me masser, c’est pour dire!

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Après avoir crevé mes eaux, la docteur m’a annoncé que c’était le temps de pousser, vraiment, ça faisait deux minutes seulement! J’ai eu un petit instant de panique, je savais qu’en poussant, un bébé allait venir au monde et que notre vie serait différente à jamais. On m’a gentiment rassurée, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai poussé, poussé et poussé…

À ma grande surprise, on a beaucoup ri entre les poussées, on jasait, on faisait des blagues sur les encouragements de tout le monde qui ne m’encourageaient pas vraiment finalement! C’est dans le silence que s’est finie cette longue course, j’avais besoin de me concentrer et de ramasser la force qui me restait. Ça commençait à prendre trop de temps, ma température montait, je mourrais de chaleur et le cœur de ma fille commençait a trouver ça difficile.

J’ai alors planté mes yeux un peu trop déterminés dans ceux de la doc et je lui ai dit de m’enlever cette ceinture qui mesurait mes contractions, mais qui me serrait trop et que j’allais lui sortir mon bébé à la prochaine contraction. Je pense que j’avais l’air très convaincu puisqu’elle m’a écoutée, une fois libérée, j’ai plongé dans ma contraction et me suis enfin délivrée de tout ce poids de la grossesse.

On m’a déposé sur le ventre ce tout petit bébé tout chaud et tout moite, ma fille avec ses grands yeux qui regardait ses deux parents pour la première fois, alors que nous pleurions à chaudes larmes… C’était magique… Si fort…

La vie à deux n’existait plus, l’avant Blanche non plus, je n’avais plus peur, j’étais maintenant une maman…