Étant née dans une grande fratrie, mes Noëls de très petite fille sont de bons souvenirs pour moi. Pleins de frères et sœurs pour célébrer et courir partout, des tas de petits cadeaux, des paillettes, l’étoile sur le sapin…
 
Vers l’adolescence, j’ai encore en mémoire quelques bons moments du temps des fêtes. Par contre, mes souvenirs sont teintés de trucs un peu moins rigolos, ayant plus conscience à cet âge des problèmes de surconsommation de mon petit papa qui, même s’il est profondément un bon monsieur, doit dealer avec des démons intérieurs qui ont souvent crashé mes fêtes de fin d’année.
 
Quand je suis devenue une jeune adulte, les déceptions sont arrivées. Le vieillissement du paternel n’aidant pas son état de santé, les malaises devant les amis et la famille plus éloignée ont été de plus en plus nombreux… Des blessures, des larmes, des petites chicanes… Ce qui fait que je me suis éloignée volontairement de notre maison familiale durant les festivités. L’évitement n’étant pas vraiment la solution optimale, car ça me laissait un goût amer.
 
Puis, j’ai fondé ma petite famille à moi.
 
La nostalgie, la déception et l’amertume ont fait place à l’innocence et à la magie.
Je vois les yeux de mes enfants briller. Le père Noël, les cadeaux, les lumières en ville, les sucreries, les films collés en pyjamas rouge et blanc… L’enchantement qui m’avait glissé entre les doigts au fil des années s’est pointé de nouveau dans ma vie. Et voir l’avent, Noël et tout ce qui vient avec dans les yeux de mes enfants m’émerveille plus que jamais.
 
J’aimerais tellement les préserver des défaites et déceptions qui les attendent inévitablement dans la vie et les garder dans ce douillet petit cocon coloré et brillant!
 
J’espère qu’elles en garderont d’aussi beaux souvenirs que moi. Et je sais que je travaillerai de toutes mes forces pour préserver la magie malgré les années qui passeront.
 
Pour l’instant, je les vois se regarder dans les boules du sapin de Noël et je n’ai qu’une envie : que ça dure. Pour les enfants, c’est certain, mais pour moi aussi. Ça m’adoucit le cœur.
 
Et vous, voyez-vous le temps des fêtes différemment depuis que vous avez des enfants?