Il y a quelques jours, j’ai vu passer sur mon fil Facebook l’histoire de cette blogueuse mode à qui on a demandé de quitter son siège d’avion en première classe, siège qu’elle avait payé. Pourquoi? Les pleurs de sa fille de 10 mois dérangeaient les autres passagers.

Par où commencer…

D’abord, les deux parents avaient pris la peine de choisir ces sièges et de payer plus cher pour avoir plus d’espace, pour être plus confortables pour dormir avec la petite. Tous ceux qui ont déjà pris l’avion avec un bébé doivent facilement imaginer qu’un peu plus d’espace est toujours grandement apprécié.

Ensuite, pourquoi donc envoyer les parents à l’arrière de l’avion? Les passagers des dernières rangées sont particulièrement friands de pleurs de bébés?

Et que dire du fait que la mère s’est fait interpeller au tout début du vol… probablement pendant ou juste après le décollage! Décollage et bébé ne font pas bon ménage. Ben oui, il pleure, il a sûrement mal aux oreilles, ça va passer. Quand j’ai pris l’avion avec mon fils de 5 mois, si je ne l’avais pas serré bien fort en lui chantant du Safia Nolin et du Avec pas d’casque dans les oreilles pendant toute la première demi-heure du vol, aucun doute que mes voisins auraient enduré sa voix au lieu de la mienne. Et ça aurait très bien pu ne pas marcher, mon chant.  

Personne n’aime entendre un bébé qui pleure dans un espace relativement clos. Mais devinez quoi? Les bébés pleurent! Et personne n’est plus mortifié de la situation que les parents qui font leur gros possible pour survivre aux prochaines heures et pour ne pas pleurer eux-mêmes. Ils sont probablement déjà épuisés et stressés, il me semble qu’un minimum d’empathie serait de mise. Un sourire au lieu d’un soupir. Un verre d’eau et une couverture chaude au lieu d’une invitation à décrisser.

La face de plusieurs passagers quand on approche d'eux avec un bébé. Mais pas tous, heureusement! 
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Sur Facebook, j’ai été soulagée de voir plusieurs commentaires abonder dans ce sens, mais évidemment déçue par tous ces commentaires sur le fait que ces passagers avaient payé cher leur billet, qu’ils avaient droit à de la tranquillité. Euh…la première classe offre plus d’espace et plus de services, mais aucune promesse de silence. Il y a bien certaines compagnies qui offrent des zones sans enfant dans les avions, mais je trouve ces politiques complètement ridicules. Les enfants sont-ils des citoyens de seconde zone, des indésirables? À quand des zones sans personnes handicapées, sans personnes âgées? Les enfants ne sont pas des nuisances publiques. Ils ont le droit de voyager, comme tout le monde.

La fin de mon histoire? Un super vol, du personnel avenant, un bébé qui a pleuré un peu mais pas trop, comme la plupart des bébés, des voisins souriants qui m’ont même proposé de prendre mon fils un peu pendant que je mangeais.

La fin de l’histoire de la blogueuse? Elle a refusé de changer de place. Sa fille s’est calmée et s’est endormie. Elle a partagé son histoire sur Instagram et la magie des réseaux sociaux a opéré : vol de retour parfait, excuses de la compagnie, remboursement des vols, compensation financière que la couple a offert à l’Unicef.

À la place de la blogueuse, auriez-vous cédé votre siège? Que pensez-vous des zones sans enfant dans les avions?