Je suis une personne qui apprend beaucoup de ce que font les autres. Je les regarde, j’analyse, je prends ce qui me tente et j’adapte ça à ma personnalité. Un peu comme pour faire la cuisine. Accoucher, c’est un peu comme une recette. En théorie, il est possible de savoir ce qui devrait se passer, dans quel ordre et comment – je répète, en théorie, parce que bon, la vraie vie c’est pas toujours comme dans les livres.
 
Dans le cas de mon accouchement, j’avais besoin d’un peu plus. Un peu plus que les dizaines de vidéos d’accouchement que j’ai regardées sur YouTube, mettons. Ça me prenait une recette, ma recette à moi – ma métaphore est hyper clichée, je le sais, mais c’est exactement comme ça que je considère l’élaboration de mon plan de naissance.
 
J’ai choisi de faire des cours prénataux selon mes besoins et, surtout, selon mes goûts. En fait, je devrais dire, selon « nos » goûts parce que mon chum était pas mal concerné par la question, lui aussi. Nous avons décidé de suivre nos cours « à distance », eh oui, on a fait ça par Skype et c’était paaaarfait! D’abord, bien que je sois un petit papillon de sociabilité quand il est question de ce genre de trucs, je préfère que les choses se fassent en famille, le plus sauvagement du monde. Pas envie de tester des techniques de respiration ou jaser déchirure avec 22 autres inconnu.e.s. Puis, comme nous habitons dans une autre province et que les services de santé en français y sont plutôt rares, nous ne trouvions pas chaussure à notre pied côté cours prénataux.
 
J’ai fait la rencontre de mon accompagnante à la naissance via la communauté TPL Moms ; autant vous dire que j’ai zéro regret Jacynthe Maltais. Quand je lui ai demandé si elle était game de nous donner des cours à distance, elle a tout de suite embarqué dans mon projet de fous. Ça nous a permis de discuter de ce dont on avait vraiment envie de parler, de s’interrompre une fois de temps en temps pour dire des niaiseries, manger de la pizza et, surtout, d’aborder tous les sujets qui nous passaient par la tête. Le plus important, ça nous a permis d’élaborer ensemble le plan de naissance le plus complet possible.
 
Nous avons évalué chaque possibilité (selon la limite de nos connaissances mutuelles!) et nous avons discuté de ce que nous souhaitions par rapport à ces possibles. J’avais mon rôle et mon chum avait le sien. Notre accompagnante nous a aidés à mettre sur papier la recette la plus probable. Un genre de scénario digne de la série : Les livres dont vous êtes le héros. Et, comme on ne fait pas un pain sans levure, elle m’a aussi aidée à déterminer les choses les plus importantes pour moi : avoir l’accouchement le plus naturel possible.
 
Évidemment que ma recette parfaite pour un accouchement parfait ne s’est pas pantoute déroulée comme sur YouTube, mais parce que j’étais bien préparée et puisque ce que j’avais écrit ne pouvait pas être plus clair, je n’ai pas eu à me battre avec le personnel infirmier ni avec mon médecin. Surtout, parce que je crois sincèrement que le rôle de mon chum a été de faire respecter ce plan en l’adaptant à la réalité de mon accouchement, la recette se doit d’être le plus explicite possible, mais elle doit aussi laisser beaucoup de place à l’improvisation!