Chez nous, j’ai toujours été l’infirmière de service lors des petits et moyens bobos. Mon frère se pétait la tête quelque part, ma mère perdait son sang-froid et moi je prenais le relais. Je dégainais les plasters plus vite que mon ombre. Je connaissais l’endroit exact de l’alcool à friction et je savais même qu’on avait des pansements de rapprochement cachés quelque part (aka dans ma trousse de gardienne avertie HA!).

Mon fils imite un peu trop mon frère, son parrain. Il est cascadeur et a une fâcheuse tendance à se péter la tête partout, dans un million de circonstances. Vous me voyez venir là… Son premier gros bobo a donc impliqué une tête, un plancher, pis une maman qui… ben qui a vraiment pas fait grand-chose.

C’est arrivé au début de l’hiver. Nous étions chez ma mère. Bébé s’en venait fatigué. Il marchait depuis quelques semaines déjà, mais disons que quand la fatigue augmentait, ses pas devenaient moins assurés. Après une dernière tétée avant la route, il a pris une méchante plonge. Je l’ai vu au ralenti : il tombe, il rebondit sur le tapis du chien et sa jolie petite face rencontre violemment le bois franc. 

Essayez de deviner qui, entre moi et mon fils, pleurait de cette façon...
Crédit : Giphy

 

Y’avait du sang. GOD! Il pleurait si fort, pauvre enfant. Dans la panique, c’est papa qui a ramassé le coco magané. Et moi? J’ai enlevé mon chandail beige (avoir le sens des priorités, t'sais!). Pis j’ai paniqué. Solide.

Mon fils était couché sur le comptoir et sa baboune n’arrêtait pas de saigner. C’était fou. Le Chéri était très calme avec lui, mais il m’a pitchée dans les bras de ma mère parce que j’étais presque autant en pleurs que mon petit homme. Et là, je me souviens d'avoir eu, dans les bras de ma mère, les genoux vraiment mous.

Crédit : Giphy
 
Moi, l’infirmière désignée de la famille. Moi, j’ai failli perdre connaissance quand mon garçon d'à peine un an s’est fait son premier gros bobo. J’ai juste pas été capable de dealer avec tout ce sang et, surtout, avec les pleurs inconsolables de mon mini. Il va sans dire que je n’étais pas tellement fière de moi ce soir-là.

Le lendemain, de retour à la maison, je me suis rendu compte que Fiston avait non seulement la babine supérieure bien enflée, mais qu'IL LUI MANQUAIT AUSSI UN COIN DE DENT! Ses belles palettes toutes neuves! À son premier gros bobo, mon bébé s’est cassé une dent. DAMN!

Mon fils ressemble un peu beaucoup trop à mon frère, qui a les coins de palettes équarris et la tête pleine de commotions. Il ne me reste qu’à faire comme ma mère et croiser les doigts jusqu’à ses 18 ans…