Je souhaite présenter mes condoléances aux familles touchées par la tragédie de la mosquée de Sainte-Foy, comme l'ont fait mes collègues ici et  la semaine dernière. Mes pensées sont avec vous et je ne peux pas imaginer la douleur qui vous pèse.
 
Sur mon Feed Facebook, de la France, où j'habite, j'ai lu en me levant la détresse des gens du Québec réalisant que l’intolérance et le meurtre jouaient ce matin-là dans leur cour. Durant cette semaine dernière, j'ai vu des parents se questionner sur le genre de planète qu'ils allaient laisser à leurs enfants, et j’en ai même vu certains se demander pourquoi ils les avaient mis au monde dans cette folie, ayant peur pour leur sécurité et leur bien-être, évidemment. J’ai mal aussi pour mes petites. Mais par contre, contrairement à plusieurs qui se sont réveillés ce matin-là sous une douche froide d’intolérance et de violence, plus rien ne m'étonne. Malheureusement, cette violence ne date pas d’hier.
 
Dans mes dernières années d'expatriation, j'ai vu des tanks saoudiens attendre qu’un camp monte trop le ton au royaume du Bahreïn. J’ai habité à la frontière au Yémen, où la guerre, les répressions et les atrocités sont pacotilles au quotidien. J’ai vu des bombes tomber à un coin de rue de chez moi à Jakarta en 2009 pour des questions religieuses et plus encore, mais en fait, j’ai vu si peu!
Les guerres mondiales et les millions de morts, c’était hier (et demain?). Les génocides au Rwanda, en Bosnie, c’était hier. La Syrie, c'est aujourd'hui. Les attentats terroristes c’est partout sur le globe, tout le temps. Quand le choc est proche comme ça, je sais bien que l’onde est plus intense. En plein dans notre face.

On ne peut rien changer aux atrocités du passé, mais en tant que parent, que personne qui crée, qui met au monde et élève des petits humains, on a la chance d'essayer d’améliorer le futur.

On peut par exemple faire attention aux mots qu’on choisit lorsqu'on parle de l’autre, de celui.elle qui n’est pas exactement comme nous. On peut mettre l’emphase sur la richesse de la différence, dans toute sa palette de nuances et de couleurs.
On peut insister pour briser les certitudes et les idées reçues et diriger nos enfants vers le dialogue et la tolérance. On peut éduquer dans l'amour, élever les débats et combattre les préjugés.
On peut créer de la lumière et modeler une génération future qui fait fi des clivages entre les religions parce que c’est ce qu’on aura décidé de leur enseigner.
 
Notre responsabilité de parent est énorme : changer le monde, un enfant à la fois.
 
Encore une fois en toute humilité, j’envoie mes sympathies aux familles touchées.
Si j’avais les ailes d’un ange, je partirais serrer les gens à Québec.