J'ai découvert, par défaut, ce qu'était une grossesse sympathique.

Avant de tomber enceinte, j'avais déjà entendu cette expression. Je l'avais déjà utilisée, à tort, pour décrire des situations cocasses. C'est vrai que le terme est relativement drôle : « grossesse sympathique ». Avec un nom comme ça, ça sonne inoffensif.

Je suis tombée enceinte une première fois. On faisait des blagues, mon copain et moi, en disant qu'il allait faire une grossesse sympathique s'il continuait à manger autant de chocolat pour m'accompagner dans ma folie de consommation excessive. Merci les hormones. C'était drôle, rien de plus, rien de moins.

Puis, je suis retombée enceinte. Un deuxième trésor dans le fourneau. Quelques semaines après le début de cette grossesse, mon conjoint s'est mis à se plaindre de douleurs à l'abdomen. Ses douleurs étaient considérables, assez pour miner sa qualité de vie. Il avait l'abdomen si gonflé qu'en hypocondriaques que nous sommes, nous avons pensé que c'était une tumeur, ou un autre truc vraiment grave, qui lui poussait dans le ventre. Honnêtement, son abdomen était anormalement gros, bien tendu, mais ce n'était pas du gras. C'était comme de l'air dans un ballon de fête. 

Il a consulté. Il a passé plein de tests médicaux, mais il n'y avait rien qui ressortait d'anormal. Plus le temps passait, plus il avait mal. Il avait de la difficulté à fonctionner, autant au travail qu'à la maison, sans parler du fait que ça affectait énormément son moral. Quand on souffre, c'est rare d'être zen. Ça le stressait, ça nous stressait. Il a pensé que c'était dû à la pression du travail, mais quand il s'est retrouvé en vacances, rien n'a changé. Il a pensé qu'il était allergique au gluten, aux produits laitiers, aux noix, au chocolat, aux fruits, name it. On a essayé de tout modifier dans son alimentation, mais rien n'a changé sa situation.

Notre médecin a fini par évoquer la possibilité d'une grossesse sympathique – ou d'un syndrome de couvade, pour être plus précis. Voyant les points d'interrogation dans nos yeux, elle nous a expliqué qu'il ne s'agissait pas d'un mythe ou d'une expression populaire. En fait, d'après elle et d'autres spécialistes, il s'agit d'un phénomène qui pourrait atteindre près de 10 % des futurs papas. Bien qu'elle nous ait précisé qu'il ne s'agit pas d'un terme médical reconnu, elle nous a quand même conseillé de lire sur le sujet, car cela pourrait expliquer ce qui se passait dans le ventre de mon conjoint à cette époque.

Nous avons donc lu sur le sujet, et nous avons trouvé que ça faisait pas mal de sens. Nous ne pouvions plus rien faire à ce stade-là si ce n'est attendre et, pour lui, endurer en espérant que ça finisse par passer.

Lorsque j'ai accouché de notre petite deuxième, tous ses symptômes se sont soudainement volatilisés, comme un petit miracle.

Connaissiez-vous la grossesse sympathique?