J’ai une relation amour-haine envers le maquillage. Il a longtemps été la béquille à mon estime personnelle. Genre, maquillage complet pour aller chercher du pain à l’épicerie. Genre que les couches superposées de fond de teint pour cacher mes boutons les trahissaient encore plus. Genre que je voulais avoir l’air plus bronzée que mon outil de travail principal : la feuille de papier.
 

Crédit : Giphy

 
C’est sûr qu’à te faire dire que t’es blême, que t’as l’air malade, que t’es cernée, je comprends facilement pourquoi je me suis liée d’amour avec le maquillage. C’est au fil des 10 années passées avec mon chum, qui est aujourd’hui mon mari, qu’il a que j’ai réussi à renforcer mon estime personnelle. Il a toujours eu tendance à me dire qu’il me trouve belle au naturel plutôt que crêtée. J’imagine que ça a fait son chemin! Même que parfois, ça me fâchait. T’sais, quand j’ai passé deux heures à me préparer et qu’il me disait : « T’es prête? On y va ». Mais qu’en pyjama, pas de brassière avec des crottes d’yeux, il me disait qu’il me trouvait belle. WHAT?!
 
Parce qu’on s’entend qu’il m’a vue sous des jours peu glorieux en 10 ans! Principalement après avoir eu un enfant… Écartée avec la jaquette d’hôpital ouverte pour gérer les contractions. Changer ma couche lors de ma fausse-couche hémorragique. Tenir le linge qui me faisait office de serviette hygiénique pour me rendre à la salle de bain après ma césarienne. Avec un entretien sommaire et approximatif de ma pilosité vers la fin de ma grossesse, parce qu’on en manque, des spots. Et juste tous les autres jours où je choisissais son coton ouaté trop grand, des joggings et mes cheveux gras ramassés en motton comme outfit of the day. Ça dépeint une belle image de moi tout ça, hein!
 
En vrai, j’aime toujours le maquillage, mais il ne définit plus comment je me sens. Il ne fait plus de moi son esclave. Il est toujours présent dans mon quotidien, mais c'est fini, le maquillage au grand complet. Il consiste maintenant à un peu de poudre bronzante pour un teint bonne mine et du mascara. Une ligne de eye-liner noir quand je me sens folle. À moins d’une soirée fancy qui est propice à un look vavavoom.
 
J’ai encore des mauvaises journées où pas grand-chose de mon moi-même me plait. Mais je pense que c’est normal. Ce sont généralement les journées où je choisis le look douteux décrit plus haut. La grosse différence avec avant, c’est que mon moral n’en est plus affecté. Quand je ne me trouve pas belle, je me dis que demain ira mieux. Tandis qu’avant, ces journées-là étaient tristes et grises.
 
D’un autre côté, il a des jours où je me dis : Damn girl! Ça a pris du temps et ce n’est pas encore tout à fait à point, mais ça va mieux.
 

Crédit : Giphy