Dans mon groupe d’amies, je suis la première à avoir décidé de fonder une famille. Lorsque mon petit bébé est né, il avait donc à sa disposition un bon nombre de bras pour le cajoler! Puis tranquillement, mes autres amies sont tombées enceintes, l’une après l’autre…toutes, sauf une. 
 
Cette dernière était plutôt discrète sur le sujet, mais nous savions très bien qu’elle et son amoureux voulaient des enfants et qu’ils s’essayaient, eux aussi, depuis quelque temps pour en avoir. Même si nous avions toutes été chanceuses et que nos bébés étaient arrivés dans nos bedons après quelques semaines ou mois de conception, nous savions très bien que les essais peuvent prendre jusqu’à un ou deux ans avant d’être concluants (quand il n'y a pas de problèmes majeurs). Il n’y avait donc pas de raison de s’alarmer pour l’instant.
 
Sauf que les mois s’espaçaient… et aucune annonce ne venait de notre amie. Nous avions beau prêter attention (de façon bienveillante bien sûr) à son tour de taille et à sa consommation d’alcool, aucun signe n’était là pour nous dévoiler la bonne nouvelle. Bien que nous étions curieuses sur le sujet, nous avons tenté de respecter son intimité, et ne pas trop insister dans nos remarques et questions. 
 
Puis un jour, une deuxième tournée de bébé a commencé… par moi. Avant même que mon amie n’ait eu le temps de vivre sa première grossesse. Il me semble que ça aurait dû être son tour. J’ai eu un petit pincement pour elle, en annonçant ma grande nouvelle. 
 
Quelques mois plus tard, lors d’une soirée entre filles, elle nous a finalement confié qu’après avoir fait des tests en clinique, elle a découvert que son couple avait un problème de fertilité. Je me suis mise à pleurer, et elle aussi. J’espérais tellement une autre nouvelle que celle-ci. J’avais si hâte qu’enfin, elle nous fasse l’annonce d’un bébé à venir. Au lieu de cela, le chemin sera plus long et ardu pour eux. J’ai trouvé cela si injuste! Je voulais la rassurer, l’encourager, la consoler… aucune de mes paroles n’était appropriée. Je me sentais inutile et impuissante, devant sa peine immense.
 
Et nous, ses bonnes amies, qui n’arrêtions pas de pavaner nos gros ventres devant elle depuis quelques années. Nous qui avions troqué 80 % de nos sujets de conversation pour parler de purées, otites et porte-bébés. Je me sentais si mal d’avoir fait endurer ça à mon amie. Mais jamais je n’ai voulu lui faire de peine, la rendre envieuse ou la mettre à part dans notre groupe. Et je crois qu’elle le sait bien, dans le fond, que nous sommes toutes sensibles à sa situation.
 
Elle nous a effectivement assuré s’être toujours réjouie de nos annonces de grossesse et éprouver toujours du plaisir à être entourée de nos petits cocos. Et quand son tour viendra, nous serons là pour elle. Nous offrirons nos bras à ce petit trésor, tant désiré. Nous partagerons avec elle, les joies de la maternité.