« Me semble que demain, ce serait une bonne occasion de faire dormir le p’tit chez ta mère. »

En entendant cette phrase, mon cœur s’est serré. Le moment que j’espérais et redoutais à la fois allait peut-être arriver. Une nuit sans mon fils. Pour la première fois depuis 14 mois et des poussières.

J’avais pourtant rêvé des dizaines de fois d’une nuit de sommeil paisible et sans interruption, sans petit réveille-matin trop matinal. J’avais pourtant jalousé mon chum qui, lui, avait déjà eu de nombreuses nuits « comme avant », pendant ces deux ou trois fois où je suis partie quelques jours en vacances avec mon fils, mais sans le papa. Je venais de revenir d’une de ces escapades et j’avais dit à mon chum que je sentais que j’étais peut-être prête pour UNE nuit sans mon fils. Une soirée en amoureux qui s’étire. Un petit matin à paresser un peu.

Mais là, devant la possibilité imminente, j’ai senti mon cœur se briser un peu. Je suis allée dans mon bureau pour demander à ma mère si elle était disponible, puis pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Mon bébé loin de moi, toute une nuit? Je l’avais pourtant fait garder toute une soirée des dizaines de fois. J’avais même déjà demandé à ma mère de dormir chez moi quand j’étais rentrée très tard, mais une nuit ailleurs, c’était différent. Un jour, il sort de mon ventre, le lendemain, il dort ailleurs, le surlendemain, il entre à la maternelle? Le temps qui passe trop vite me faisait capoter. Je me sentais comme si mon cordon ombilical était encore solidement attaché, plus gros et solide qu’une corde à bateau.

Mon sentiment à l'idée que mon fils dorme chez ma mère.
Crédit : Giphy

Mon chum et ma mère ont été super gentils et compréhensifs. La décision m’appartenait.
J’ai sondé mes amies et mes chères TPL Moms et j’ai compris que j’étais loin d’être seule à me sentir comme ça. Ça m’a rassurée et ça m’a donné le petit coup de pouce dont j’avais besoin pour plonger.

Finalement, tout s’est bien passé : je n’ai presque pas pleuré après l’avoir laissé chez ma mère (conduire = stratégie gagnante pour limiter la crise de larmes), nous avons passé une belle soirée, un encore plus beau matin et mon fils avait un sourire grand comme la Terre quand nous sommes allés le rejoindre pour déguster du bon pain doré concocté par grand-maman.

Je ne recommencerais pas demain matin, parce que nos petits matins collés dans le lit sont si précieux pour moi, mais c’est une expérience à répéter! La prochaine fois, on va le reconduire puis on revient à la maison, on se fait livrer de la bouffe qu’on mange devant la télé en regardant trois films de suite ou en binge watchant une série. #PetiteNostalgie

Quel âge avait votre enfant quand il a dormi ailleurs pour la première fois et comment avez-vous réagi?