La maison devenue trop petite, on a rapidement trouvé notre coup de cœur à quelques kilomètres de là, dans un quartier familial parfait.
 
L’idée de vendre notre trop petite maison était donc la meilleure option, et on voulait que ça se fasse vite pour ne pas rater notre chance sur notre maison coup de cœur.
 
Première question : vendre seuls ou avec un agent? La première option signifiait plus d’argent dans nos poches parce que pas de commission à payer. La seconde option voulait dire moins de tracas avec les visites et pas de téléphones chez nous à tout bout de champ, spécialement quand les deux héritières font la sieste. Avec deux parents qui travaillent à temps plein et deux fillettes de 3 ans et 1 an, on a opté pour l’agent d’immeuble.
 
Quartier recherché, maison cinquantenaire, mais tout de même clé en main, nous pensions que ce serait l’histoire d’une semaine et que tout serait réglé. Mais le marché, à ce moment-là, il était aux acheteurs. Beaucoup de choix, beaucoup de nouveaux quartiers en développement, des acheteurs exigeants, beaucoup de jeunes couples qui cherchaient la construction neuve dans un vieux quartier (en passant, ça se peut, une vieille maison refaite de la cave au grenier, mais va falloir gonfler ton budget mon ami!)
 
D’une visite à l’autre, on essuyait de plus en plus de frustrations. À chaque fois, il fallait faire garder les enfants pour pouvoir faire un ménage digne des plus grandes revues de décoration. Trois heures de ménage pour quelques minutes de visite. Et bien souvent, des commentaires pas tellement élogieux d’une clientèle difficile et souvent désintéressée qui, pourtant, avait eu tout le loisir de voir à l’avance des dizaines de photos sur le Web.
 
On a toujours aimé cette petite maison. Elle était la nôtre et on l’a bichonnée.
Mais de la voir à travers les yeux de ceux qui la jugeaient ainsi, on finissait par la détester.
 
Et quand, enfin, une offre se présente, aussi ridicule et insatisfaisante puisse-t-elle être, le dilemme est là. La laisser partir à n’importe quel prix, juste parce qu’on rêve de l’autre maison? Après des discussions qui ont duré des jours, des contre-offres, des contre-contre-offres, on a dit non. On n’allait pas se contenter de peanuts.
 
Est arrivé ce qu’il devait arriver :  la maison de rêve qui nous attendait au bout du chemin nous a glissé entre les mains.
 
Ce soir-là, on a mangé dehors, avec le nez dans l’assiette, à se gérer un mélange de frustration et de découragement.
 
Mon chum a levé la tête et a regardé longuement vers la maison. «Dis donc! Si on faisait une rallonge, juste là, derrière la cuisine »?
 
Il venait de créer un monstre… À suivre…