Je suis une vraie Y, même si je suis une des vieilles qui la composent. Je fais partie de cette génération souvent perçue comme paresseuse, impatiente, qui veut tout, tout de suite. Celle qui souhaite révolutionner le monde du travail et qui recherche les expériences avant le gros salaire. Cette génération qui veut souffler, passer plus de temps avec sa famille, vivre quoi!

Je suis vraiment contente que les Y suscitent aujourd’hui autant d’intérêt parce que pendant plusieurs années, je me suis sentie comme une extraterrestre au sein de mon milieu de travail. Il m’a fallu beaucoup de temps pour réaliser que ce malaise que je ressentais à passer autant d’heures à faire un boulot qui m’intéressait, mais qui prenait trop de place dans ma vie, était un syndrome de cette génération. Pas pour généraliser, parce que ce sentiment peut être vécu à tout âge et à tout moment, mais ça m’a fait du bien de savoir qu’il y avait une pas pire gang qui vivait les mêmes angoisses que moi.

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Crédit : Giphy

Puis, j’ai eu ma fille. Je n’avais aucune idée de l’impact que sa naissance aurait sur ma vie en général, et donc sur ma vie professionnelle. J’angoissais terriblement à l’idée de la laisser de longues heures à la garderie et je me demandais comment nous allions réussir à aller la chercher avant l’heure imposée par le milieu familial qu’elle fréquentait à l’époque.

J’ai pris la décision difficile de ne pas retourner travailler pour mon ancien employeur. J’avais pourtant un poste permanent, des collègues incroyables, les assurances pis tout le kit. Un poste au sein d’une entreprise prisée qui aurait fait le bonheur de plus d’un.e. J’ai accepté un contrat d’un an, à quatre jours par semaine, sans avantages sociaux, accompagné de toute l’incertitude qui vient avec ce statut d’employée. Je ne savais pas où ça me mènerait, mais j’aimais ça. J’ai eu un autre bébé et je me suis trouvé un nouveau boulot. Après quelques mois à me sentir si loin de mes enfants et à réfléchir sur ce que je voulais vraiment faire, j’ai fait le grand saut. J’ai décidé de retourner aux études en traduction. Ce projet qui me trottait dans la tête depuis des années était finalement possible.  

Je suis donc étudiante depuis janvier et j’adore ça. Je peux aller aux rendez-vous avec mes enfants, rester à la maison lorsqu’ils sont malades (la plupart du temps) et prendre mon temps le matin avec eux avant de partir pour l’université. J’accepte des contrats intéressants et je saisis les opportunités qui se présentent à moi sans plan précis pour les deux prochaines années.

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Crédit : Giphy

Bien sûr, ce n’est pas parfait. Je n’ai pas encore commencé à travailler officiellement dans mon nouveau domaine et je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais j’ai une profonde reconnaissance envers mes enfants qui m’ont donné le coup de pouce dont j’avais besoin pour suivre mon cœur (eh oui, quétaine de même) et plonger dans cette belle aventure en tant qu'étudiante à nouveau. Ils m’aident tous les jours à accepter que ce soit correct d’avoir passé le cap de la trentaine et de ne pas être aussi enlignée que je l’aurais souhaité. Ils m’apprennent à revoir mes priorités et m’aident à rester fidèle à qui je suis.
 
Et vous, comment la trentaine vous traite-t-elle?