Ma mère est coiffeuse. Si j’ai hérité de son enthousiasme et de son amour des jeux, je n’ai pas touché une cenne à son talent capillaire. Je peine à dompter mes cheveux le matin, alors imaginez ceux d’un autre petit être humain.
L’histoire des cheveux de ma fille est parsemée de péripéties.
D’abord, elle n’en a eu aucun. Sous des croûtes de lait qui on persistées bien au-delà des premiers mois, ma fille est restée coco chauve jusqu’à l’âge de deux ans.
Désemparée devant cette petite sans cheveux, j’étais toute contente de voir enfin quelques petits fils dorés pousser. Timidement, puis, à ses trois ans, est survenue une véritable explosion de boucles rebelles n’obéissant à aucune règle de physique connue.
Ça part dans tous les sens, ce n’est pas peignable, ça boucle ou ça s’écrase selon l’humeur du jour.
Et moi, je regarde tout ça, avec mon peigne, ma brosse, ma bouteille d’eau et j’ai l’impression d’avoir échoué d’avance.
Souvent, alors que ma fille arrive à la garderie le matin, je me dis que les éducatrices doivent me trouver plutôt médiocre en tresses et en brushing juvénile. Sur ses photos de garderie, ma fille a la tête en forme de comète, des petites étoiles filantes partant dans toutes les directions. En regardant la photo des ami.e.s du groupe des coccinelles, j’ai eu l’impression que j’étais la seule maman qui, matin après matin, perdait contre la crinière des enfers.
J’ai fait mes aveux aux autres auteur.e.s de TPL Moms et vite, la pluie de photos s’est transformée en thread le plus mignon qui soit.
Un mohawk à six mois, un coco chauve à deux ans, des boucles qui refusent de participer et des toupets qui ne savent pas de quel côté aller. La vérité, c’est que même avec leurs cheveux indomptables, ils et elles sont adorables.
Comme parent, je m’impose un challenge matinal qui n’en est pas un. Ma fille n’est pas une mannequin photoshopée. Elle va jouer, se dépenser, courir, siester, fendre le vent dans la balançoire en propulsant ses pieds dans les nuages pour finir la tête dans le carré de sable.
Avoir des couettes en aigrette, ça fait aussi partie de l’enfance. Quand les apparences comptent moins que le nombre de billes que l’on a de cachées dans sa poche.
Vous en avez une à la maison, une belle tête dépeignée?