Je sais, je suis en retard. Le dernier épisode de Girls a été diffusé il y a presque deux semaines et je suis encore en deuil. J’ai commencé à l’écouter dès la première saison en 2012 après avoir lu des critiques dithyrambiques de part et d’autre, et ce fut le début d’une histoire d’amour. Dès le premier épisode, j’étais accro. C’était rafraîchissant, extrêmement bien écrit et tellement actuel. Je n’avais jamais vu une scène de sexe aussi awkward et si vraie en même temps. J’étais fascinée par l’impudeur de Lena Dunham qui s’est dénudée (on ne compte plus les fois) au cours de ses six saisons pour nous révéler son corps qui, comme elle l’exprime elle-même, ne correspond pas aux stéréotypes traditionnels de beauté.

J’en suis venue à vraiment aimer Hannah (Lena Dunham), cette fille du Michigan qui rêve de devenir auteure, convaincue qu’elle est « la voix de sa génération ». Un peu égocentrique et souvent très désagréable, elle demeure attachante je ne sais trop comment. Il en va de même pour la majorité des personnages de Girls tous plus narcissiques, étranges et antipathiques les uns que les autres, mais unis dans une quête identitaire dans cette ville énorme qu’est New York.

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Crédit : Giphy

C’est clair qu’il faudra repasser pour la diversité culturelle, mais je crois que la force de Girls réside dans l’universalité des thèmes abordés. J’étais enceinte jusqu’aux oreilles de ma fille pour la deuxième saison, en couple depuis forever dans ma maison de banlieue, et je me suis quand même sentie interpellée par la fin d’une ère et le début d’une autre avec l’entrée sur le marché du travail : les reality checks qui vont avec ce statut, les amies qui changent et la découverte de qui nous sommes réellement.

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Certains diront que Girls s’est amélioré au cours des saisons, d’autres diront que Lena Dunham avait fait le tour il y a déjà trois ans, à chacun son opinion. Pour ma part, je crois que malgré tout l’amour que je porte aux personnages, toute bonne chose a une fin et mieux vaut finir en beauté que s’étendre inutilement.

J’ai donc été initialement un peu déçue en voyant le dernier épisode. - Spoiler Alert - On retrouve Hannah et Marnie (toujours détestable, mais généreuse à sa façon) qui, à défaut d’avoir un projet personnel pour occuper son temps, décide d’aider sa meilleure amie à élever son fils.

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Hannah est, fidèle à elle-même, dépassée, chiante et sans aucune gratitude dans la petite ville où elle commencera à enseigner sous peu. Elle vit les hauts et les bas de l’allaitement et de la maternité en général. Les autres personnages qui nous ont fait tant aimer la série sont totalement absents. Même pas le temps de faire un dernier adieu à Shoshana, Jessa, Adam, Elijah, Ray, etc. Je crois toutefois, avec le recul, qu’il n’y avait pas de façon idéale pour conclure cette délicieuse série. C’est une conclusion authentique, sans flafla. Of course, j’aurais aimé un accouchement mémorable en présence des quatre personnages phares de la série, mais Girls ce n’est pas rose bonbon comme Sex and the City. C’est cru et honnête. C’est choquant, triste et tordant.

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Ce dernier épisode qui semble un peu vide et sans grand twist n’est-il pas à l’image de la maternité? Le certain deuil de notre vie d’avant, les milliers de questionnements à savoir si on fait une bon job, des amies qui partent et qui viennent et des choix de vie parfois déchirants? En ce sens, Lena Dunham a encore une fois frappé juste avec un scénario impeccable.

Il est donc clair que je vais m’ennuyer de ces personnages flamboyants, mais je pourrai toujours me retaper les saisons en rafale lorsqu’un élan de nostalgie me prendra.