J’ai eu une belle grossesse, malgré le petit problème qui m’a causé des saignements abondants à deux reprises. En tout, j’ai eu cinq échographies pour confirmer que bébé était bien tranquille dans ma bedaine. J’ai aussi vécu un deuil pendant le troisième trimestre (salut marraine! Je pense souvent à toi). J’imagine que chaque grossesse comporte son lot de stress et d’inquiétude. J’ai eu la chance d’être très bien accompagnée par ma gynécologue, qui est aussi la femme qui a accouché ma mère, il y a de cela 29 ans.
 
Lors de mon rendez-vous de suivi de la 38e semaine, j’ai appris que j’étais dilatée à 2 centimètres et effacée à 50 % (rien d’extraordinaire, mais ça avait quand même travaillé). J’étais vraiment emballée!
 
Le vendredi suivant, c’est en revenant de dîner avec des amis que les vraies contractions ont débuté.
 
16 h - Je texte chéri.
16 h 05 - Chéri arrive à la maison.
 
21 h - Ça commence à être assez intense. Je prends un bain. J’avais téléchargé une appli qui calcule la durée entre les contractions. C’est rendu à 45 secondes, toutes les 3 minutes que mon téléphone nous avertit : GO TO THE HOSPITAL! 

21 h 15 - À l’hôpital, je suis en contraction solide. Ça fait mal et personne n’a l’air de vouloir s’occuper de moi (premier bébé t’sais… y’a pas de presse). J’attends pour être examinée. Vingt minutes plus tard, l’infirmière m’annonce que je suis dilatée à 2 cm et effacée à 50 %.

 
Je ne peux pas croire que ça n'ait pas bougé.
Crédit : Giphy

 
22 h - Retour à la maison. Les contractions sont plus intenses. Je prends un autre bain.
 
00 h - Ça s’amplifie, mais je n’ose pas retourner à l’hôpital pour rien. J’endure. Je prends un troisième bain, deux Tylenols (pouhahaha) et je vais me coucher avec chéri.
 
02 h - Je n’en peux plus. Je dois bouger et faire des vocalises.
 
02 h 30 - À force de chanter, je finis par réveiller mon chum, qui vient me donner un coup de main. Il paraît que les sons graves sont utiles pour libérer les tensions lors du travail. Les lumières sont tamisées, le tourne-disque en marche. Leonard Cohen ne le ­saura jamais, mais il m’a aidée à passer à travers tout ça.
 
3 h 30 - Je m’étends sur le divan. Et là, POP! Je perds mes eaux. La contraction suivante est si intense que j'en suis malade. 
 

On annule le projet… j’ai plus envie d'accoucher, là!
Crédit : Giphy

Malgré tout ça, j’ai juste une envie : laver mon plancher avant de partir à l’hôpital. Chéri me lance un regard rempli de panique. Je n’ai pas lavé le plancher.
 
3 h 45 - L’auto est stationnée devant l’entrée principale de l’hôpital. J’arrive à la porte et… elle est barrée! Toutes les portes sont barrées! Le gardien de sécurité est parti faire un petit pipi pendant que je suis en train d’accoucher, dehors. C’est une gentille infirmière en pause qui est venue nous ouvrir la porte.
 
Je peux vous dire que cette fois-ci, on ne m’a pas fait poiroter dans le corridor. Direction la salle d’accouchement.
 
4 h - On me plug sur le soluté parce que je suis streptocoque positif. Je n’ai jamais été chanceuse avec les aiguilles, après 5 essais et les bras pleins de bleus, on me pique finalement le dessus de la main.
 
5 h - L’infirmière m’annonce que je suis complètement effacée et dilatée à 6 cm. Last call épidurale! J’accepte sans hésiter. Je n’en peux plus de vomir à chaque contraction. Dès que ça fait effet (magie!), je m’endors devant chéri qui me regarde ronfler, assis sur sa petite chaise en bois.
 
8 h 30 - Je me réveille. L’épidurale s’est un peu estompée. Je sens que ça pousse. L’infirmière me confirme que bébé est bien engagé. En une minute, chéri passe de « somnolent sur sa chaise » à « cheerleader d’accouchement » qui me tient la jambe gauche. C’est parti!
 
9 h - JE POUSSE! Mes contractions sont longues et je les sens bien, ce qui me permet d’effectuer 5 à 6 poussées chaque fois. #PasLeTempsDeNiaiser
 
9 h 30 - Bébé a une grosse tête. Le médecin demande si elle peut procéder à l’épisiotomie. Bon OK... Ça commence à faire longtemps que j’ai perdu les eaux. Chéri, qui ne faisait clairement pas attention à la discussion, ne pourra jamais effacer ces images de sa tête. 
 

#Dexter
Crédit : Giphy

 
9 h 48 - Une dernière poussée. Le temps s’arrête. J’entends un petit cri. C’est une fille. Ma fille. Je ne trouve pas les mots justes pour décrire l’émotion qui m’a envahie à ce moment… quelque chose entre la peur, l’amour et la fierté.
 
10 h - Il reste une dernière étape. J’ai ma fille dans les bras et je suis sur un nuage. L'infirmière pousse sur mon ventre et PAF! L’interne reçoit mon placenta en pleine face (désolée)!
 
Finalement, après 15 heures de travail et 45 minutes de poussées, je peux dire que j’ai eu un accouchement facile, rempli de fous rires et de larmes de joie. Mon accouchement n’a rien d’exceptionnel, mais je voulais partager ma petite histoire.

Crédit : Valérie Andraos