Toute notre vie, nous sommes enclin à rêver. Nous rêvons de ce que nous voulons être et de ce que nous souhaitons devenir. Nous les bâtissons au fur et à mesure de notre existence. Plus notre identité se forge, plus nos aspirations se révèlent et se moulent à notre personnalité.

Celui de fonder une famille peut arriver rapidement pour certain.e.s. Encore faut-il avoir trouvé avec qui nous souhaitons réaliser ce souhait, quoique de nos jours, il y a plusieurs types de familles moins conventionnelles. Avec une famille vient aussi le désir de se construire un nid bien douillet. À peu près au même moment, notre vie professionnelle prend forme. Et là, vient une prise de conscience ou, plutôt, un questionnement suite à toutes ces ambitions enfin réalisées : sommes-nous à la bonne place, dans la bonne direction, sur notre X? Sommes-nous heureux? Mais surtout... Qu'est-ce qui vient ensuite?

Devenir parent, c'est s'investir de corps, de cœur et d'âme. C'est parfois écorcher son couple par manque de temps et de sommeil. C'est évoluer et passablement devenir une autre personne. C'est aussi s'oublier souvent, parfois trop peut-être? Tout à coup, la vie a changé, mais nous aussi en même temps qu'elle. Pour ma part, j'appelle ça une mutation de l'être, car de vivre tous ces changements aura forcément pour conséquence de nous transformer.

Puis, les enfants grandissent un peu et gagnent en autonomie, ce qui nous permet d'avoir plus de temps. Nous avons un peu beaucoup oublié qui nous étions au départ, donc la question a tendance à revenir souvent. C'est là que j'en suis. Ils grandissent et vivent pas mal plus leur petite vie. Je regarde en même temps la quarantaine du coin de l'œil et elle me semble super attrayante, mais elle me donne l'impression qu'il faut plus que jamais savoir où nous nous en allons. C'est sans parler qu'il y a aura l'adolescence de mes enfants dans pas si longtemps... encore plus de temps pour moi qu'il serait agréable de bonifier un peu, non?

Puis je regarde mes rêves, les anciens comme les nouveaux. Certains ont survécu suffisamment pour se réaliser et d'autres ont été abandonnés. C'est tellement dur de choisir ceux qui méritent d'être poursuivis et ceux qui n'ont plus raison d'être. Un équilibre entre tenir bon et lâcher prise, littéralement. Quand nous arrivons à reprendre notre souffle, il devient évident qu'il nous faudra fabriquer d'autres rêves, à la mesure de ce que nous sommes devenus.

Ces rêves marquent parfois la direction à prendre et peuvent changer une vie, alors il me semble évident qu'ils doivent être choisis avec soin. D'autres rêves seront plus modestes, comme celui d'avoir un téléphone rétro vert menthe disons (ce message non subtil s'adresse bien évidemment à mon chum ou à tout autre membre de ma tribu qui pourrait y voir une idée cadeau en or!), mais certaines aspirations, elles, sont si grandioses qu'elles donnent le vertige. J'aime bien les rêves vertigineux, ceux qui font un peu peur et j'aime aussi montrer à mes enfants qu'il faut à certains moments sauter dans le vide pour atterrir où nous le souhaitons.

Ils ressemblent à quoi, vos rêves?