J’étais enceinte de mon premier enfant, rendue à 34 semaines de grossesse. Nous savions depuis quelques semaines que je risquais d’accoucher prématurément à cause du raccourcissement du col de mon utérus. J’avais dû arrêter progressivement toutes mes activités sportives, ménagères... même sexuelles.
 
J’étais donc très contente que ma mère vienne nous visiter cette fin de semaine-là. Elle pourrait passer l’aspirateur et faire la vaisselle pendant une de mes trois siestes quotidiennes.
 
Peu avant son arrivée vendredi après-midi, je commence à avoir des crampes au bas ventre. J’essaie d’aller aux toilettes, mais rien n’y fait. Ça y est, je suis encore constipée! Ça m’était arrivé plus tôt pendant la grossesse, hémorroïdes en bonus.
 
Je fais une recherche rapide « grossesse constipation » et j’apprends qu’il est normal d’être constipée en fin de grossesse. L’espace que prend le bébé fait pression sur le système digestif. La réduction des activités (arrêt complet dans mon cas!) ralentit la digestion. L’augmentation naturelle de la progestérone (j’en prenais des suppléments!) a le même effet.
 
Dans ma tête, c’est un dossier réglé. Je suis constipée. C’est pas grave. Pas besoin d’appeler ma sage-femme pour lui rapporter ces symptômes… (La bonne blague!)
 
Après avoir fait une seconde recherche rapide « remèdes constipation », je me mets à boire beaucoup d’eau, à manger plus de fibres. Et on dirait que ça marche, je parviens à « aller à la selle », comme disent les professionnels de la santé. Mais je garde la sensation d’être constipée. Pour le dire dans mes mots, j’ai encore envie de chier, même quand je viens juste de chier.
 
Bref, la situation est un peu étrange. J’ai en permanence cette sensation de pression sur l’anus, comme s’il y avait un caca sur le bord de sortir. Alors, je répète ce scénario à plusieurs reprises : je m’assois sur ma toilette, je pousse, rien ne sort. Et ainsi de suite, en ayant de plus en plus mal à chaque fois. (Je pense que vous commencez à voir où s’en va mon histoire.)
 
La fin de semaine passe. Une douleur dans le bas du dos s’ajoute à mes symptômes, mais je reste convaincue que c’est normal. Je suis en fin de grossesse. Être constipée et avoir mal au dos font partie des maux ordinaires du troisième trimestre.
 
Le lundi, je décide d’aller m’acheter du jus de pruneaux. Double portion de fruits et légumes, gruau et All Bran, c’est pas assez. Je dois manger plus de fibres, ça doit être ça, le problème! (Encore une fois, bonne blague!)
 
Mardi midi, après être allée aux toilettes quatre fois depuis le matin, je commence à réaliser que je ne suis peut-être pas constipée. Je fais une troisième recherche rapide « accouchement, sensation pression anus » pour me rendre compte que je suis peut-être en travail!
 
Je vais voir ma sage-femme en après-midi. Elle m’examine. Mon col est effacé à 100 %. Je suis dilatée à 3 cm. La tête du bébé est descendue à +3. J’éclate de rire. Je suis excitée, l’accouchement semble imminent.
 
On s’en va à l’hôpital... en ambulance! Rendue là, mes contractions se calment. J’accoucherai finalement cinq jours plus tard, à 35 semaines de grossesse.
 
Je termine cette histoire cocasse sur un conseil. Faites bien attention si vous êtes en fin de grossesse. Il se peut que vous soyez constipée, mais il se peut que vous soyez aussi en train d’accoucher! Alors, n’essayez pas de pousser un caca imaginaire sur votre toilette, allez à l’hôpital ou en maison de naissance et faites sortir votre petit trésor à la place!