Quelques mois après l'anniversaire d'un an de son premier garçon, Annie Guillemette fait un test de grossesse qui s’avère positif. Déjà, à la première journée où elle sait qu’elle est enceinte, les complications commencent. Saignements. Décollement du placenta. Repos complet. Elle trouve ça dur parce qu’elle a à s'occuper de son petit gars. Puis, une journée, comme ça, elle se met à perdre ses eaux. Elle est à 22 semaines de grossesse. Comme elle et sa famille habitent Granby, elle se fait transférer à St-Justine la semaine suivante.

Un an au Manoir Ronald Mc Donald

J’ai rencontré Annie au manoir Ronald Mc Donald, elle venait de fêter son un an comme résidente là-bas. Un an loin de chez elle, parce que les problèmes de sa grossesse ne se sont pas terminés en donnant naissance à son deuxième enfant, à 30 semaines de grossesse. 

Tous les enfants qui sont prématurés se font incuber dès la sortie. Tout de suite, le corps hospitalier se rend compte que quelque chose cloche avec l'oesophage du petit Benjamin. Diagnostic : atrésie de l’oesophage. En très simplifié, c'est une malformation qui fait qu’une section de l'oesophage est mal fermée et que la nourriture se ramasse à une mauvaise place.

 

Il a fallu trois opérations pour régler ce problème, plus deux pour connecter un tube à son estomac. Ensuite, il y a eu des complications et il a dû avoir deux autres opérations pour régler son reflux et améliorer une paralysie de son oesophage. Si vous faites le calcul, ça fait 7 opérations pour un petit bonhomme qui n’a pas encore un an. On peut vraiment dire qu’il est un battant!

Ses parents aussi sont des incroyables forces de la nature. Passer un an loin de chez soi, toujours dans la peur qu’il arrive un nouveau truc; continuer de s’occuper de leur cadet en plein dans son terrible two; apprendre à connaitre le jargon hospitalier; s’occuper de faire les exercices de Benjamin pour essayer de rattraper le retard accumulé; papa qui doit continuer à travailler et toute la famille qui doit essayer de prendre un peu de recul pour ne pas perdre la tête. Ils ont toute mon admiration.

Donc, Annie habite le manoir depuis un an. En fait, les deux premiers mois de son hospitalisation, c’est son conjoint et son fils aîné qui habitaient là-bas. Quand j’ai demandé pourquoi elle n’avait pas pris un appartement à Montréal, après tout ce temps-là, elle m’a dit qu’il n’y a presque personne qui entre au Manoir Ronald McDonald et qui sait pour combien de temps il va y rester. Dans la dernière année, elle s’est fait des amies, aussi avec des enfants malades, et toutes sont parties. C’est un éternel recommencement, mais elle se compte chanceuse d’avoir une place où elle peut rencontrer des gens et briser l’isolement, tout en restant le plus près possible de son enfant malade.

Un manoir qui a fait peau neuve. 

Des 30 chambres de l’ancien manoir, qui a dû déménager à cause des agrandissements faits à Ste-Justine, 50 sont maintenant disponibles. Le but premier était de rendre le séjour hospitalier des familles le plus agréable possible tout en augmentant la capacité d’accueil. Si le nombre paraît grand, on me confirmait que ce n’est pas rare que des familles se font refuser une place parce que le Manoir est à pleine capacité. Cet endroit d’accueil pour les familles et les enfants malades n’est aucunement financé par le système public. Tout vient du privé, principalement grâce à McDonald.

Il y a plusieurs manoirs au Canada et ils sont tous financés de la même façon. De chaque repas Joyeux Festin, 10 cents est donné à la fondation, puis la totalité des dons faits via les boites de dons dans les restaurants McDonald sont versés aux Manoirs. Vient ensuite, toutes les ressources des fournisseurs de Mc Do, qui donne de la nourriture ou des rabais. Puis, il y a les dons de particuliers et d’entreprises ainsi que les activités de financement des franchisés. Tout ça fait en sorte que les chambreurs n’ont qu’à débourser 10$ par jour d’occupation pour avoir accès à une chambre, une cuisine commune, des salles de repos, etc. Un moyen supplémentaire de diminuer le stress des parents qui accompagnent les enfants dans leur maladie. 

Pourquoi ce long billet? 

Aujourd'hui, 3 mai 2017, se tient la journée du Grand McDon, où un dollar sera versé aux Manoirs Ronald McDonald du Canada pour tous les Joyeux Festin, les BigMac et les boissons chaudes Mc Café. Une belle façon de contribuer à l’une des nombreuses causes pour enfants qui seront soutenues grâce à cette initiative. 

 

Disclamer : On peut penser ce qu’on veut de la malbouffe, dans mon cas, j’ai toujours eu le droit d’en manger et ça fait que j’en mange vraiment pas souvent. Je suis d’avis qu’une fois de temps en temps c’est correct de se permettre un petit BigMac avec des frites. Je ne fais pas la promotion de ce mode d’alimentation pour all day everyday