Le premier appel que j’ai fait lorsque j’ai su que j’étais enceinte a été le plus important de ma grossesse. J’ai appelé à la maison de naissance de mon quartier. Curieusement, je n’ai jamais douté que j’y aurais une place. Ça allait de soi. C’est donc sans grande surprise que j’ai reçu un retour d’appel, à près de dix semaines de grossesse, pour m’annoncer que j’allais bénéficier d’un suivi sage-femme.

J’ai crié de joie en raccrochant!

Je n'ai su que plus tard que j’avais été « chanceuse » d’avoir une place.
 

Crédit : Austin Schmid/Unsplash
 

Je me suis présentée fébrile à mon premier rendez-vous. J’avais peur de ne pas « connecter » avec ma sage-femme. Je réalisais que, même si j’étais vendue d’avance, un bon nombre des préjugés qui circulent au Québec à leur égard influençaient mon état d’esprit.

J’ai vécu un coup de foudre ce jour-là.

Un coup de foudre avec une approche et une vision de la maternité. J'y ai trouvé une ouverture, un engagement, une écoute et une disponibilité que je n’avais encore jamais rencontrés chez un.e professionnel.le de la santé.

J’ai été accueillie comme une femme parfaitement adéquate quant à son rôle de porteuse de vie. Une femme qui sait exactement ce dont son corps a besoin. Une femme autonome, intelligente et capable de faire des choix éclairés relativement à sa santé et à celle de son enfant à naître.
 

Crédit : Ella Jardim/Unsplash
 

Mon chum aussi avait sa place. De rencontres en rencontres, on discutait de nos questionnements, de notre cheminement de futurs parents. On pouvait aborder nos craintes, même les plus étranges. Jaser de notre vie sexuelle. Notre vie à deux allait être chamboulée du tout au tout, ça faisait un bien fou d’avoir en endroit neutre pour en parler dans la bienveillance.

La nuit où j’ai accouché, c’est mon amoureux qui a appelé la sage-femme de garde. Ses mains tremblaient en raccrochant. Elle arrivait. Toute la nuit, cet ange a veillé sur nous, avec respect et discrétion. Encore une fois, j’ai été accompagnée dans la dignité, comme une femme parfaitement capable de mettre son enfant au monde. Une femme qui possède en elle toute la sagesse de l’enfantement. 

Mon fils est né sous les bons soins de cet ange-là. Tous les jours depuis, je pense à elle. À sa douceur. À sa compétence. À sa présence rassurante et indispensable. Je ne la remercierai jamais assez.

Crédit : Aditya Romansa/Unsplash
 

Aujourd’hui, le 5 mai,  c’est la Journée internationale de la sage-femme. Voilà ce qu’a été un suivi en maison de naissance pour moi. Je souhaite que toutes les femmes qui désirent vivre cette expérience puissent y avoir accès, et ce dans toutes les régions du Québec.

Avoir un suivi sage-femme devrait être un choix, et non une « chance ».

J'aimerais aussi que les gens  prennent le temps de s’informer. Je souhaite que les sages-femmes soient reconnues pour ce qu’elles sont : des professionnelles de la santé dûment formées et compétentes, spécialistes de la grossesse et de l’accouchement.
Qu’on leur fournisse toutes les ressources nécessaires pour faire ce qu’elles font de mieux : accompagner les mères afin qu’elles mettent au monde leur enfant, en toute intégrité.

Avez-vous dit à votre sage-femme que vous l'aimiez aujourd'hui? #JISF2017 #J'aimeMaSageFemme