Aujourd’hui, j’ai passé la quarantaine depuis presque deux ans, et pourtant, je n'ai pas l’impression de faire partie des quadras. La plupart du temps, je ne me retrouve pas dans leurs préoccupations ni dans leurs loisirs et encore moins dans leur état ou leur façon de vivre. Bon, ceci dit, ce n'est pas nouveau, j'ai toujours eu ce côté atypique, rebelle pour certain.e.s, décalée pour d'autres. 

Mais attention, tout cela ne veut pas dire que je renie mon âge pour autant, hein! En même temps, avec six enfants, dont l’aînée atteindra la majorité en début d’année prochaine, ce serait difficile de mentir.

Je me rends compte de mon âge principalement à travers mes enfants. Par exemple, lors des dernières vacances, celles de Pâques, regarder avec eux et elles des débats politiques ou des reportages, et échanger sur les sujets m'a donné un coup de vieux.

Mais le pire, hormis le jour où ils et elles m’ont appelée « maman » pour la première fois ou encore celui de leur premier « pipi pot » ou peut-être le jour de leur première rentrée scolaire ou bien l’obtention de leur premier diplôme, c'est quand mon aînée m'a présenté son petit ami! Je dis le « pire » dans le sens temporel, car je suis très heureuse pour ma fille, d’autant plus que c'est un jeune homme charmant. Mais, pour moi, qui me rappelle de mon accouchement comme si c’était hier, ça me fait bizarre de me dire que, d'ici quelques années, elle connaîtra peut-être ça à son tour, comme le reste de ma tribu d'ailleurs.

Déjà, quand elle m’avait annoncé son inscription à l'auto-école, j'avais pris quelques rides supplémentaires, alors là, je ne vous explique pas!

J'avoue cependant que c'est vraiment du bonheur de les voir évoluer, de pouvoir partager et échanger avec eux et elles sur des sujets plus ou moins sérieux, d’avoir leur opinion sur d'autres, comme un truc tout bête : ma tenue vestimentaire. Et croyez-moi, elles et ils savent se montrer très impartial.e.s et très critiques.

Elles et ils me « secouent » aussi quand j’ai une baisse de moral, m'encouragent, me félicitent… Bref, mes enfants sont géniaux, comme leur mère (un peu de narcissisme ne fait pas de mal).

Autre fait étrange, à travers leur évolution, mon rôle de maman a changé… L’aspect éducatif a laissé plus de place à l'aspect « meilleure amie ». Je suis devenue la confidente, la conseillère, parfois même l’alibi. J’ai beaucoup moins le rôle de la méchante qui devait sévir pour être entendue, même si cela arrive encore parfois, d'autant plus que sur mes six bambins, j'en ai trois en pleine crise d’adolescence (vous savez cette période qui ressemble à l’antichambre de l'enfer).

Alors, même si mon esprit reste jeune, grâce à mes enfants, je suis heureuse de vieillir et de partager tout ceci avec eux. Ça serait fun aussi que mon corps évite de me faire subir le poids des années, car là, par contre, je les sens bien, notamment quand je veille tard et que je mets la semaine à m'en remettre!