J’avais l’intention d’allaiter mon fils jusqu’à ses neuf mois. Je m’étais dit que, de toute façon, je retournerais travailler autour de cette période et que rendue là, je serais probablement tannée. Finalement je suis retournée travailler avant. J’avais une bonne réserve de lait maternel au congélateur donc il n’a pas eu à vivre de transition lorsque l’éducatrice lui donnait des biberons le jour.

Quand j’ai su la date de mon retour au travail, je me suis renseignée sur la possibilité de poursuivre l’allaitement matin, soir et week-end pour éviter d’arrêter complètement. Tout s’est super bien passé (le corps des femmes est tellement merveilleux!). À partir de ce moment-là, j’ai décidé que je ne me fixerais plus d’âge ni de date pour sevrer mon bébé. Ça ne me tente plus d’arrêter. J’ai tellement travaillé fort pour construire ce beau lien entre nous que je souhaite poursuivre bien au-delà de ce que j’avais prévu.

Au petit matin, quand le réveil sonne, c’est tellement plus simple pour moi d’allaiter collée que de descendre dans la cuisine faire chauffer un biberon. Même chose lors des longs voyages en voiture : si monsieur ne mange pas un repas assez équilibré (ou si ça ne lui tente pas du tout de manger), quoi de plus simple que de suffire moi-même à la demande?

Mon bébé n’a que dix mois et je me fais très souvent demander jusqu’à quand j’ai l’intention de l’allaiter. Ma réponse est que je ne sais pas, que je ne sais plus. C’est simple (et gratifiant) pour moi, bon pour lui, pourquoi me mettre un frein? Il fonctionne bien avec ou sans le sein. Il s’endort parfois pendant, après ou quand c’est papa qui donne un biberon.

Peut-être que j’arrêterai le mois prochain, peut-être que ça ira à un an, ou plus encore! D’ailleurs, saviez-vous que Santé Canada recommande de poursuivre l’allaitement jusqu’à deux ans ou plus? Malgré cela, j’ai entendu tant de gens dire que je ferais un « bébé à totons » un « bébé gâté » si je continue et que je pourrais maintenant arrêter parce que « je lui ai déjà donné le meilleur ».  Et si j’ai envie de lui donner encore le meilleur, puisque je peux le faire?

Je me plais maintenant à répondre que j’ai l’intention d’arrêter avant ses 18 ans. Ha! Car, non, il n’y a pas de date d’expiration sur mes seins. Le lait y sera toujours bon et je poursuivrai aussi longtemps que mon bébé et moi serons heureux dans tout ça!