Le même coup de foudre qu'au premier, sinon plus grand, car exit une partie du stress et de l'insécurité du parent néophyte qui ne connaît aucun mode d'emploi.

La même saveur pour les moments précieux et doux que nous vivons dans notre cocon à deux, mais encore plus de nostalgie qui s'installe au fil des jours qui courent. Ils défilent à une vitesse folle ; ils s'envolent comme pour me dire : « Profites-en maman, je ne serai pas petite longtemps! »

Encore plus de fatigue, mais plus de zénitude, car je sais à quoi m'attendre... Au deuxième, on sait qu'on ne dort pas, que la maison ne sera pas toujours propre et que nos cheveux et notre look ne seront plus tirés à quatre épingles, sauf LA fois où on sort...

Il y a l'effet de la nouveauté qui s'est estompé (on va se le dire), mais remplacé par l'immense émerveillement de la voir se développer à sa façon. Et il y a la mélancolie qui s'incruste lorsque l'esprit se rappelle (il n'oublie pas souvent lui) que c'est la dernière fois que l'on vit ces irremplaçables moments... ces petits milestones qui ne reviendront plus.

C'est cette même nostalgie constante que j'essaie de chasser pour ne pas assombrir mon quotidien. Elle s'était installée sournoisement à l'arrivée de son frère et ne me quitte plus depuis. J'arrive toutefois à l'apprécier pour une chose, car, juste au bon dosage, elle m'oblige à vivre le moment présent et à m'arrêter encore plus souvent pour la regarder, lui sourire ; l'aimer fort fort fort!

Moi aussi je suis le « bébé de la famille ». Mes parents me présentaient souvent comme tel et je dois vous avouer que ça m'agaçait. Je pensais que c'était réducteur, que je devais être plus « bébé » que mes sœurs, plus chigneuse, name it! Aujourd'hui, je comprends ce que c'est de présenter « son » bébé, tout ce qu'on ressent. Comme un mélange de fierté, de nostalgie et d'amour!

C'est comme un symbole fort que la vie avance et que les étapes passent... Comme celle de bercer mon petit bébé rose qui s'endort en soufflant dans mon cou pour encore quelques mois avant de recommencer la course folle (même si je sais qu'on va s'en sortir, I guess!). Comme la première journée à la garderie, celle qui casse en mille miettes le cœur d'une maman. Mais ce sera malgré tout, la dernière première fois... Chaque moment moins glamour redevient beau ou savoureux, car ça nous force à le vivre pleinement.

Merci, ma petite dernière, de me reconnecter encore plus fort avec l'importance d'apprécier le moment présent, de m'empêcher de me réveiller dans cinq ans en me demandant : « Mais où donc sont passées ces années?! »

C'est chaque journée que je remercie depuis que je suis mère, comme si j'avais enfin réussi à me grounder. Mon bonheur explose quand je vois la complicité s'installer entre mes minis et je ne veux pas en manquer une seule goutte. Encore davantage quand je me dis qu'un jour pas si lointain, je n'aurai plus de petit bébé, mais au fond, ils restent nos bébés toute notre vie!