Je vous parlais du débat des sage-femmes en Nouvelle-Zélande dans un précédent billet. J’aimerais maintenant aborder la conciliation travail-famille (voir mes autres billets sur le sujet ici, ici et ici), un sujet qui me tient à cœur.
 
Après la naissance de son enfant, mon amie de Nouvelle-Zélande est retournée au travail à raison de quatre jours par semaine. Toutefois, elle est maintenant confrontée au fait qu’elle devra sans doute revenir au travail à temps complet si elle désire progresser professionnellement. Pourtant, ce n’est pas l’intérêt qui manque, elle adore ses projets, dont un qui a été nominé par Fast Company pour les World Changing Ideas, ce n’est pas rien!

L’équilibre travail-famille qu’on nous vend est surfait : comme on peut l’imaginer, le stress s'empile au même rythme que les dossiers et la « journée de congé » de la semaine est remplie de retours de courriels, de fignolage et de temps supplémentaire non rémunéré, de ménage, lavage, courses et préparation des repas. Car on ne se le cachera pas, les femmes qui travaillent seulement quatre jours doivent plus souvent qu’autrement abattre la même charge de travail que leurs collègues en une journée de moins, tout en s'occupant de la maison la cinquième journée.
 
Depuis trois ans, mon amie consacrait quelques heures de son temps libre comme bénévole dans un groupe de support à l’allaitement qui l’a elle-même beaucoup aidée lorsqu’elle a eu son bébé. Comme cet organisme ne fait pas partie du système de santé, elle aide à remplir des demandes de financement privé ou charitable pour trouver des donateurs, en plus de participer aux rencontres hebdomadaires d’aide à l’allaitement auprès des jeunes mères de sa ville. Elle devra sans doute sacrifier son équilibre personnel et familial et laisser tomber le bénévolat qui lui tient pourtant vraiment à cœur afin de maintenir le rythme demandé aux membres de son équipe de travail et pouvoir convoiter des postes de plus grande responsabilité.
 
En Nouvelle-Zélande, le congé parental payé est limité à 18 semaines et les frais de garde sont plus élevés qu’ici. Il est primordial que les travailleuses et les travailleurs qui font le choix du temps partiel puissent progresser et obtenir de bonnes conditions d’emploi. Heureusement, des gestionnaires compréhensif.ve.s qui sont davantage intéressé.e.s par les résultats, les capacités et le développement professionnel de leurs employé.e.s que par le nombre d’heures réellement travaillées, ça existe!
 
Au final, vivre une vie pleine et satisfaisante, c’est aussi se développer dans d’autres sphères que le travail, c’est redonner à la société par des actions cohérentes avec ses valeurs, c’est bâtir un réseau d’entraide, c’est permettre une meilleure cohésion sociale, c’est faire une différence en offrant le meilleur de nous-mêmes.
 
Comment vivez-vous la conciliation travail-famille?