Quand j’ai le moral un peu à plat, le cœur lourd ou la tête trop pleine, j’aime bien me changer les idées en m’immergeant dans une BD ou un bel album pour faire le plein de beauté simple et touchante. C’est exactement ce que je retrouve chez La Pastèque, cette merveilleuse maison d’édition qui s’est fait connaître notamment en publiant la collection « Paul » de Michel Rabagliati. Leurs livres sont divinement illustrés par des artistes de grand talent qui parviennent à insuffler de la grâce même aux récits les plus lourds.
 
C’est le cas de Jane, le renard et moi et de Louis parmi les spectres, deux ouvrages magnifiques écrits par Fanny Britt. Les sujets qu’elle aborde sont dramatiques (l’intimidation à l’école et l’alcoolisme d’un parent), mais la lumière réussit à se faufiler à travers les pages, beaucoup à cause des splendides illustrations d’Isabelle Arsenault. Son coup de crayon amène une poésie qui allège la gravité du propos. Ça se lit tout seul d’une traite, on en ressort attendri et charmé.
 

Jane, le renard et moi

 

Louis parmi les spectres

Idem pour Mon ami Bao qui traite de dépression. Rédigé par Stéphane Lafleur (cinéaste et auteur-compositeur d’Avec pas d’casque), les illustrations tendres et sobres de Katty Maurey ajoutent une couche de doux sur les épaules des personnages. C’est plein d’empathie sans flafla, un baume pour les âmes tourmentées.
Mon cœur pédale, nouveauté chez l’éditeur, s’inscrit aussi dans cette lignée. L’éblouissant auteur Simon Boulerice a trouvé en Émilie Leduc, brillante illustratrice, une parfaite complice. La tristesse sourde du jeune garçon qui nous raconte son été marquant est délicatement mise en images dans des tons pastel. Cette signature visuelle adoucit les angles des peines refoulées en plus d’évoquer à merveille les années 80, icône du récit. Ce livre fait l’effet d’un câlin rose fuchsia par un dimanche terne et gris. Giga coup de cœur.
Et dans un registre plus léger, l’album Rose à petits pois est un pur enchantement. Geneviève Godbout, virtuose du crayon de bois, nous fait retomber en amour avec les histoires romantiques, joliment imaginées ici par l’auteure Amélie Callot. À lire pour voir la vie en rose.
 

S’offrir une parenthèse de beauté et de tendresse en ouvrant un album de La Pastèque, ça oxygène le quotidien, ça le rend moins pesant, plus aérien. La prochaine fois que vous irez à la bibliothèque avec les enfants, allez faire un tour au rayon des BD, pas pour eux, pour vous.
 
Avez-vous déjà lu l’un des livres cités dans le texte? Quel est votre préféré?