Dans les derniers jours, les médias nous ont informé.e.s d'une hausse des cas de maltraitance chez les petits de bas âge au Québec. On parlerait d'une augmentation de 27 % pour 2015-2016 comparativement à 2008-2009.

Comme je travaille en centre jeunesse comme éducatrice, j'ai un point de vue interne sur la situation. Je vois des enfants défiler tous les ans. Par contre, je ne pourrais pas vous dire que je vois un changement directement dans mon milieu de travail. Ce ne sont pas tous les signalements qui sont retenus ou qui mènent à un placement.

En lisant le rapport,  je me posais plusieurs questions. On pense qu'il y a plus de cas, mais dans le fond, ce sont les avancées, la capacité des professionnels à le détecter ainsi que la conscientisation de la population qui font augmenter ces chiffres. 

Nous sommes passés d'une ère où notre profession était associée à des productions-chocs comme  Les voleurs d'enfance (film documentaire de Paul Arcand, 2005) à l'époque d'aujourd'hui où on a un plus grand accès à l'information. Cela fait en sorte qu'on comprend mieux, je l'espère, le pourquoi de notre travail.

Nous sommes une équipe de professionnel.le.s qui tient plus que tout aux enfants ainsi qu'à leur avenir. Il est aussi important de mentionner que les services sont aussi offerts aux parents de façon volontaire. Il suffit d'en faire la demande auprès d'un CLSC. Le dernier recours des services sociaux est de retirer l'enfant de son milieu, car c'est un traumatisme en soi. Par contre, c'est parfois inévitable.

On veut avant tout aider les parents à garder leurs enfants en les outillant. C'est dans notre mandat de leur fournir appui et support pour passer à travers les épreuves de leur vie qui les empêchent d'effectuer leur rôle parental adéquatement. Partir pour mieux revenir, qu'on dit.

Où je veux en venir? Je pense tout simplement que les cas de maltraitance infantile ont augmenté, c'est clair, car les chiffres le démontrent. Mais, je pense aussi que les gens dénoncent plus, et c'est une bonne chose. Ils donnent une voix à ces petit.e.s qui, en raison de leur âge, sont parfois incapables de comprendre la situation, et surtout de la signaler eux.elles-mêmes.

Il est important de retenir cela : en tant que société, nous avons le devoir de protéger les plus vulnérables. Aussi, n'oublions pas que les enfants d'aujourd'hui seront les adultes de demain, les piliers de notre société, par conséquent.

Pour faire un signalement, contactez le 514-896-3100. N'hésitez pas, c'est confidentiel, je vous le garantis!