Quand j’étais petite, on déménageait souvent. Entre ma conception et mon entrée au secondaire, j’ai eu sept maisons. Prix du logement, manque d’espace, voisins qui se plaignent du bruit des enfants, séparation, les raisons qui ont poussé ma mère à déménager étaient nombreuses.

Maintenant que je suis mère, je n’ose imaginer le stress qu’ont dû engendrer tous ces changements. Déménager, c’est déjà stressant, avec de jeunes enfants en plus, me semble que ça en ajoute une couche. Faire le tour des petites annonces, visiter des logements, faire des boîtes, tout ranger, déménager, tout nettoyer, tout aménager, en plus de la routine qui continue… juste d’y penser, je suis épuisée. Sans compter le stress supplémentaire, tant émotif que financier, qui a suivi le divorce de mes parents.

Ce dont ma mère avait probablement l'air quand mon frère et moi avions le dos tourné.
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Ai-je été traumatisée par tous ces déménagements? Pantoute. Même que j’adorais ça! Pour moi, c’était comme un jeu, et une chance d’avoir une nouvelle chambre chaque fois. On s’entend que je ne changeais pas de déco dans chaque appartement puisque ma mère était loin de rouler sur l’or. Mais une nouvelle chambre pour un enfant, c’est vraiment excitant, même si tous les meubles et les jouets sont les mêmes!

Il faut dire qu’un élément majeur a influencé ma perception de ces nombreux changements : je n’ai jamais dû changer d’école. Il était important pour ma mère que nous restions toujours dans le même quartier, que nous puissions continuer de fréquenter notre école. Nous avons toujours occupé des appartements dans le même quartier. J’ai même des souvenirs d’un déménagement sur une rue perpendiculaire quand j’avais autour de 5 ans. Je me rappelle qu’une bonne partie du déménagement s’était faite à pied et que je gambadais joyeusement entre les deux appartements, trouvant tout ceci vraiment excitant et rigolo. Malgré les efforts de ma mère pour minimiser l’impact de ces changements sur mon frère et moi, j’avais quand même un cercle d’amis un peu moins tissé serré que certains de mes camarades. À l’époque, les voisins de ruelle étaient les amis no 1. Et moi, je changeais souvent de ruelle.

Quand ma mère a décidé de s’acheter une maison et a constaté que ses moyens ne lui permettaient pas de devenir propriétaire dans notre quartier montréalais, elle a même attendu que je finisse mon primaire avant de déménager une dernière fois, dans la maison qu’elle occupe toujours aujourd’hui. Je lui serai éternellement reconnaissante de tous les efforts qu’elle a déployés pour que malgré les embûches et les imprévus, mon frère et moi ne nous sentions jamais trop déracinés.

Avez-vous déménagé souvent quand vous étiez jeunes? En tant que parents, comment vivez-vous les déménagements?