Belle journée de juillet. De la chaleur, enfin. Cette envie de profiter du beau temps, mais ailleurs que dans ma cour. Sur un coup de tête, nous mettons les enfants dans la voiture, entre un parasol, deux chaises de plage et tout ce qu'il nous faut pour faire des châteaux de sable.

Arrivés à destination, nous installons notre petit campement pour la journée et une fois assise à relaxer, c’est à ce moment que je les vois. Les mères. Des mères. Par dizaines. Par centaines.

Derrière mes lunettes solaires, je les regarde et je me vois en elles. L’attitude incertaine, ce temps qu’on étire avant de retirer la petite robe soleil. Cette gêne d’exposer un corps qui porte les marques laissées par le passage de la vie. Cette crainte du regard de l’autre. De son jugement.

Le maillot finalement choisi au bout d’un long moment, après en avoir essayé un, deux ou même trois. Après s’être observée de tous les angles possibles dans le miroir. Avec ces yeux qui refusent de regarder autre chose que ce qui nous rend vulnérables.

Puis, le retour à la réalité. Le cri des enfants. Ces « mamans! » qui fusent de toutes parts. Les petits pieds qui trépignent en attendant d’attraper notre main pour mieux courir dans l’eau. Le déclic. L’envie de profiter du moment présent. La robe qui prend le bord et la course vers le plan d’eau. Les éclats de rire qui font oublier la gêne.

Crédit : Annie-Pier Couture
 

Être là, sous le soleil qui dore la peau, avec la douce odeur caractéristique de la crème solaire. Regarder les autres mères et les trouver belles. Fortes. Fières malgré leur vulnérabilité. Les voir sourire de bonheur. Regarder les enfants s’émerveiller et se dire qu’au-delà des complexes se trouve du gros bonheur. Celui d’être là, avec nos petites familles. Nous trouver chanceuses.

Durant cette journée, j’ai tourné mes yeux vers autre chose que mes nombreuses cicatrices, mon corps du quatrième trimestre, ma silhouette qui ne sera peut-être jamais plus celle d’avant mes enfants. Durant cette journée, j’étais une des mères de la plage. J’avais du plaisir. Et nous étions belles.

Qu'est-ce qui vous aide à oublier vos complexes et profiter du moment présent?