Je suis de nature assez prévoyante. Je prépare habituellement mes vacances environ six mois d’avance. Tout est planifié sur la grosse coche. Tout est réservé, le trajet imprimé et les cartes mémoires vidées pour faire place à des milliers de clichés. L’affaire lorsque nous sommes parents est que tout est toujours bien beau sur papier, mais crissement différent dans la vraie vie. Oui oui, la vraie vie est remplie de surprises et ça, ça ne semble jamais me rentrer dans la tête.

Cet été, nous avions décidé de profiter de notre faible dollar et de rester chez nous au lieu de nous faire avoir avec un taux de change faramineux pour aller aux States. Pour vous mettre en contexte, j’ai une fille de trois ans et demi et une plus petite de quatorze mois (un an et deux mois pour les non-parents) et je me suis convaincue que ce serait une super idée d’explorer les Maritimes, et ce, en camping! Je n’avais fait dodo en tente qu’une seule fois et ce n’était pas le meilleur moment de ma vie. Alors pourquoi m’étais-je imaginé que ce serait merveilleux de répéter l’expérience avec deux jeunes enfants et ma patience légendaire, je me le demande.

Nous sommes partis, équipés comme des vrais passionnés de plein-air sans avoir pensé que dans l’est du pays, il fait frette en ti-pépère. Je m’étais fait des scénarios de mon chum et moi, main dans la main devant le feu avec un p’tit verre pendant que les filles ronflent dans la tente.

HAHAHAHAHAHAHAHA! La petite qui ne braille jamais et s’endort toujours comme une championne a pleuré pour les quatorze derniers mois qu’elle nous avait épargnés. La plus grande ne voulait rien savoir d’aller se coucher, elle voulait manger des guimauves et nous n’avions pas le droit de faire de feu sur le terrain, car c’était trop sec! Nous avons fini par dormir tout le monde sur un matelas de sol double en se battant pour un coin de couverture.

Crédit : Steph Von Rob
 

Le lendemain matin était plus dur qu’un matin de brosse sur les shooters de tequila rose. Vu que je suis un brin sauvage en voyage ou dans la vie en général, nous ne restions pas sur le site du camping pour jaser avec les voisins (sorry Rénald), nous partions tôt visiter le coin et revenions tard pour éviter les lignes d’attente pour les douches. Je dois être vraiment naïve, car je pensais réellement que la deuxième nuit serait beaucoup plus facile que la première. HAHAHAHAHAHAHA! Elle était fucking pire! Il faisait huit degrés. Ma plus petite a dormi avec une tuque que j’ai miraculeusement trouvée dans le fond de ma van. Je me suis levée raquée tellement j’ai grelotté toute la nuit. Je maudissais la tente, le voyage, le Nouveau-Brunswick et mes voisins qui écoutaient la rédio bien fort.

Ensuite, notre troisième nuit était à l’Île-du-Prince-Édouard et le site était à couper le souffle. Le vent aussi était à couper le souffle, tellement que notre tente nous touchait le front pendant la nuit. C’est un peu avec la tête dans le cul que nous avons réservé dans un motel pour la quatrième nuit puisque nous quittions l’Île pour aller à Halifax le lendemain matin où nous avions déjà booké deux nuits dans un superbe hôtel avec des grands lits bien moelleux, du chauffage et des douches sans poils pubiens d’inconnus. Nous avons terminé le voyage par une nuit à Saint John dans un camping où nous avons passé une soirée et une nuit quand même agréables, mais nous avons quand même skippé la dernière pour revenir à la maison une journée plus tôt.

Crédit : Steph Von Rob
 

J’ai l’air de chialer comme ça, mais ce fut tout de même de belles vacances en famille. J’ai vu grand de partir en camping, moi qui n’est pas fan de la chose, avec deux enfants, dont une qui perce des dents et l’autre qui teste constamment nos limites. Ç'a été enrichissant, il n’y a pas eu trop de chicanes et j’y ai vu les plus beaux paysages ever. Je m’étais tout simplement fait des attentes un brin irréalistes et la déception a fessé fort au début, mais bon, c’est ça la vie, comme on dit! Si vous voyez une tente passer sur Kijiji dans les prochains jours, il y a de bonnes chances que ce soit la mienne.