Mon garçon a commencé le CPE la semaine passée. Résultat : otite dans les deux oreilles et laryngite. Sérieusement, on m’avait préparée à ce qu’il soit malade, mais un petit délai aurait été apprécié!
 
Ceci dit, ce n’est pas vraiment la raison qui me pousse à rédiger cet article. Étant donné que mon petit ne peut pas y aller, je dois rester à la maison avec lui. C’est plus ça, le sujet de mon article. Je ne sais pas trop comment écrire cette prochaine ligne sans me faire juger par mes consœurs (et confrères) qui sont en congé de maternité, mais je me lance : JE NE SUIS PLUS CAPABLE. Plus capable de rester assise à côté de lui (et disons qu’à 13 mois c’est plus debout, derrière lui, chaque seconde de son existence pour éviter qu’il se fende le visage sur le coin des meubles), à me dire que la journée va finir par passer, que bientôt je vais me trouver une job et que ma vie va recommencer, que je vais faire autre chose que d’être une mère à la maison.
 
Voyez-vous je suis tombée en congé maladie 10 semaines avant mon accouchement et j’ai pris la décision de ne pas retourner à mon ancien boulot, ça veut donc dire que je suis seule avec moi-même (et mon bébé) depuis un an et demi. Je reconnais qu’il est essentiel dans ce monde au rythme effréné de prendre du temps pour soi. Croyez-moi, j’en ai profité à souhait de ma solitude, je me suis même tournée vers la méditation pour savourer chaque instant en pleine conscience.  Mais là, après 18 mois… pu.capable. Ce qui me pousse fréquemment à me poser la question suivante : suis-je une bonne mère?
 
Souvent je me dis que non, je me compare aux autres et je me sens nulle. Puis aujourd’hui, alors que je donnais du Tempra à mon enfant grippé, j’ai eu une rafale de souvenirs qui me sont apparus. Je me suis vue à l’hiver avec le porte-bébé, à descendre et monter les escaliers de mon troisième étage à Montréal, au Biodôme à lui présenter les pingouins et les papillons en liberté, à assister aux séances de yoga postnatal avec les longues marches à -25, à lui chanter toutes les chansons du registre de Passe-Partout, à le bercer et à essayer de l’endormir en faisant des bruits gutturaux (oui, gutturaux), à faire des courses à quatre pattes le long du potager de notre nouvelle maison… c’est là que j’ai eu ma réponse : je suis une (maudite) bonne maman. J’ai juste besoin de me retrouver, me sentir utile ailleurs que dans mon rôle de mère. Mon enfant est la perle de mes yeux, l’amour de ma vie et je ne pourrais jamais m’imaginer vivre sans lui. En plus, j’en ressors une femme plus accomplie, patiente et empathique. Pas pire, comme compromis!
 
Alors, emmenez-en des microbes, maman (et papa) sont prêts à vous accueillir anytime (mais pas trop souvent, ok?