Après les Hunger Games de 2016, me voici dans le nouveau jeu mis de l’avant par notre belle Commission scolaire des Patriotes : la chaise musicale!
 
Début septembre 2017, ma fille fait son entrée en 1re année dans notre école de quartier, j’ai nommé l’école de L’Odyssée. Celle-là même où il manquait de place pour trois classes de maternelle l’an passé. Petite période d’adaptation pour ma puce qui, ayant fait sa maternelle à l’école secondaire, dans un petit cocon de trois classes de quinze élèves (bien enveloppés dans le papier bulle), est un peu déstabilisée et intimidée par la jungle qu’est une cour d’école remplie d’enfants du primaire qui courent dans tous les sens. Mais ça va, on s’y habitue.
 
Mi-septembre, première rencontre de parents et visite de la classe. En entrant dans l’école, je traverse un grand couloir vitré qui m’inspire énormément. Les plafonds sont hauts, l’espace est invitant et lumineux. Étant l’une de ses personnes pour qui le beau, dans tout ce qui nous entoure, a une grande importance, j’ai une petite émotion (émotion qui m’inspirera même cette publication Instagram presque dégoulinante de bonheur).

 

Hier j’ai visité l’école de ma fille pis je peux difficilement expliquer à quel point j’ai aimé ce que j’ai vu. Après avoir fait sa maternelle dans l’école secondaire de notre ville (par manque de places), son arrivée dans cette belle école est tout un upgrade pour nous. Comprenez-moi bien, Livia a eu un prof en or en maternelle, et je sais qu’elle pourrait très bien apprendre, peu importe l’environnement dans lequel elle évolue. Mais dans ce passage aux grands murs vitrés, ce couloir lumineux, accueillant, j’ai pas pu m’empêcher de penser à ma lecture de "Et si la beauté rendait heureux". Aux mots de @atelierpierrethibault et @francardinal sur l’importance de l’esthétisme du bâti. Et plus récemment au billet de @jppleau sur @_urbania qui allait dans le même sens. Le beau inspire, je le crois aussi, fortement. C’est pour ça que mon cœur de mère est plus qu’heureux de voir que ma puce évoluera maintenant dans cet endroit invitant. Ça peut sembler futile pour certains, mais pour moi, ça importe.

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Je monte à l’étage pour visiter la classe de ma fille. Elle est dans un groupe en co-enseignement, soit un groupe de quarante enfants ayant deux professeures (bien sympathiques). Le local est spacieux, lumineux et bien aménagé. Bref, je ressors de l’école le cœur plutôt léger. Pour nous, si on compare avec l’environnement dans lequel elle a fait sa maternelle, c’est un pas pire upgrade.
 
Au lendemain de cette belle visite, une amie-maman-voisine porte à mon attention un détail qui aura vite fait de me faire redescendre de mon nuage. Une nouvelle école est présentement en construction dans notre municipalité. Si les échéanciers sont respectés (je me permets d’en douter un peu, avez-vous déjà vu un projet gouvernemental qui respectait ses échéanciers? #DenréeRare), ladite école devrait être prête pour la rentrée 2018. Avec cette nouvelle école vient également le plan de répartition révisé des élèves de notre municipalité. En gros, on trace des nouvelles lignes sur la carte de la ville pour décider qui ira dans la nouvelle école. JACKPOT! Notre demeure se trouve sur le bord d’une de ces nouvelles lignes. Peu importe lequel des trois scénarios proposés par la Commission scolaire sera adopté, je viens d’apprendre que ma fille changera ENCORE d’école l’an prochain. Trois écoles en trois ans pour une fille qui commence à peine son parcours scolaire dans notre beau système d’éducation. Pas pire moyenne au bâton ça! C’est une façon assez efficace de tisser des liens et développer un sentiment d’appartenance. Avoir su qu’elle changerait aussi souvent d’école sans même qu’on ne déménage, on peut-être aurait dû opter pour un mode de vie nomade et en profiter pour parcourir le monde?
 
Mais mon exaspération ne s’arrête pas là. Nenon! Plus j’avance dans la lecture du document nous ayant été envoyé, plus je me pompe. En analysant de plus près, je réalise que les enfants de notre rue et de plusieurs rues avoisinantes seront " expulsés " de notre école de quartier pour être envoyés plus loin sur la carte qui, en ce moment, prend des allures de plan de match de football. Pourquoi je parle de football? Parce que sur la carte, il faut aussi visualiser les enfants de six autres rues qui quitteront leur école de quartier pour s’en aller dans notre école actuelle, l’école de l’Odyssée. T’sais, tant qu’à faire des changements, tout le monde sait que changer quatre 25 sous pour une piasse, c’est toujours super productif.

 Crédit : Vanessa Giguère

Bref, vous comprendrez que ce soir, j’avais grand besoin de ventiler. Et écrire un billet avec tout le sarcasme que je possède, c’est pas mal mon exutoire favori. Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas venue ici uniquement pour vider mon sac et chialer et ensuite retourner m’évacher devant la télé. Je prendrai le temps d’écrire au conseil d’établissement et au directeur pour leur faire part de mes commentaires, comme nous avons été invités à le faire. Je me présenterai aussi à l’assemblée qui aura lieu le mois prochain, en bonne citoyenne (irritée et tannée).
 
Pour terminer, jouons donc à un petit jeu pour détendre l’atmosphère. Dites-nous en commentaire combien de fois vos enfants ont-ils changé d’école sans même avoir changé de domicile? Parce que j’entends dire que des situations comme la nôtre sont monnaie courante dans notre système d’éducation.