Je fais souvent une blague aux gens de mon entourage : « Je suis née fatiguée. » Sérieusement, depuis que je suis toute petite, j’ai besoin de plus d’heures de sommeil que la moyenne pour fonctionner. J’ai des souvenirs de nuits où je dormais moins bien pour une raison X et de mon niveau de concentration le lendemain à l’école (zéro).

Je me rappelle aussi des soirées au secondaire quand tout le monde se couchait à pas d’heures et que je me sentais obligée de faire partie de la gang. Je payais pour deux jours à ne rien pouvoir faire après. Quand j’ai eu 20 ans, les soirées arrosées m’hypothéquaient pour beaucoup trop longtemps. Je suis la fille qui s’endort avant le coup de minuit la veille du jour de l’an, celle qui ronfle au milieu des films d’action, celle qui se couchait à 9 h AVANT d’avoir un enfant. Vous commencez à saisir le principe, je pense.

Imaginez-vous donc quand je suis devenue mère, tout le manque de sommeil que cela implique. Je me revois quand le petit avait 3-4 mois appeler mon chum et lui demander où il est avec beaucoup trop de désespoir dans la voix parce que je suis littéralement en train de m’endormir sur mon bébé qui joue par terre. « Je suis sur un toit…ça va être difficile d’arriver dans les minutes qui suivent. » (noooooooooooon). 

Jamais dans ma vie je n’ai été aussi fatiguée, et ce, même si c’est lui, mon chum, qui s’est levé tous les soirs depuis que le petit est né. Avec la césarienne, j’ai tellement eu de la misère au début qu’il n’avait pas le choix et après, c’est comme resté. J’entends encore mes amies mamans me dire que leur chum les a laissé dormir un matin. Et une autre de répondre : « WOW! T’es chanceuse, le mien ne se lève jamais. » Je ne disais pas un mot. Mon chum me laisse dormir TOUS les matins.

Je sais que ça peut faire sourciller beaucoup de mamans (ou de personnes en général), et je vous comprends. Rassurez-vous je ne dors pas comme un ange la nuit quand le petit se réveille. Je suis comme tétanisée dans mon lit et je n’arrive pas à bouger. Je veux me lever, mais j’en suis incapable. Je suis même allée consulter tellement je me sens mal. 

Oui, il y a eu des occasions où mon chum n’était pas là et dans les circonstances je n’ai eu aucun problème à me lever. Donc je sais que j’en suis capable. Mais quand il est là, rien à faire. Le résultat? Je suis aussi fatiguée, mais en plus la culpabilité embarque.

Je pensais que ça allait passer avec le temps, mais non. Je pense juste que j’ai vraiment un chum extraordinaire. Mais je ne veux pas le brûler parce que j’ai besoin de sommeil. Lui, il travaille comme un fou ET il se lève la nuit. Pour la première fois, je ne sais pas trop comment conclure mon texte, à part peut-être en vous demandant des suggestions.

Est-ce qu’il y en a parmi vous qui ont vécu des situations semblables? Avez-vous des trucs? Je devrais bientôt recommencer le travail et j’ai pas envie que ça perdure indéfiniment ce blocage.

Merci les Moms et les Dads!