Accoucher prématurément est angoissant, déroutant et déstabilisant. Personne ne nous prépare réellement à ça, pas même les cours prénataux. Afin que vous vous retrouviez moins démunis si votre enfant se pointe trop tôt, je vous présente bien humblement les quelques trucs tirés de mon expérience au CHUL de Québec.

1. Ne vous gênez-pas et posez vos questions 
Les machines, les alarmes incessantes et le nombre de professionnels qui s’affaireront autour de votre bébé peuvent être franchement déroutants. Plusieurs spécialistes se succèderont pour examiner votre enfant. Leur compte-rendu vous paraîtra parfois être un véritable charabia. Malgré tout, n’hésitez pas à poser vos questions et à demander des explications supplémentaires, et ce, même si les soignants semblent pressés. Ils ont effectivement beaucoup à faire, mais ils prennent toujours le temps de discuter avec les parents lorsque des précisions leur sont demandées. S’ils ne peuvent pas le faire dans l’immédiat, vous pourrez convenir d’un meilleur moment. N’oubliez pas que vous êtes les parents de l’enfant et que vous êtes en droit de connaître sa situation médicale. 

2. Les articles fournis par l’hôpital

  • Les couches ;
  • La première suce ;
  • Les couvertures ;
  • Les serviettes et les débarbouillettes ;
  • Le nettoyant pour le corps et les cheveux ; 
  • Les préparations lactées (le cas échéant) ;
  • Les tire-laits électriques à utiliser sur place (vous devrez toutefois fournir vos tubulures).

3. Les items dont vous aurez besoin 

  • Les lingettes nettoyantes (sans parfum et hypoallergènes) ;  
  • La crème de zinc ;
  • Les doudous ;
  • Les pyjamas pour prématurés (je vous conseille ceux avec des boutons, car les vêtements sont difficiles à enfiler avec les fils des machines) ;
  • Les chapeaux ;
  • Un carnet de notes et un stylo.

Si vous choisissez l’allaitement maternel, vous devrez tirer votre lait pendant un certain temps. Vous aurez donc besoin des éléments suivants : 

  • Un tire-lait (je vous suggère fortement un tire-lait électrique double afin de sauver du temps et de l’énergie) ;
  • Un grand contenant en plastique avec un linge à vaisselle (facultatifs, mais ô combien pratiques pour stériliser votre matériel).

4. La paperasse 
Il est possible que vous soyez admissibles aux Prestations pour parents d’enfants gravement malade (PEGM) du Gouvernement du Canada. Informez-vous! Cela pourrait vous permettre de commencer votre congé parental seulement à la sortie de l’hôpital de votre enfant et ainsi avoir plus de temps avec lui par la suite. 

Aussi, si vous habitez à une certaine distance de l’hôpital où votre enfant est soigné, vous pourriez recevoir des compensations financières pour votre kilométrage et certains autres frais encourus. 

5. Osez demander un coup de main 
Vous aurez déjà suffisamment à gérer sans que vous n’ayez à vous soucier du ménage et du lavage. N’hésitez donc pas à demander de l’aide à votre famille et à vos amis. Ils seront certainement très contents de pouvoir se rendre utiles durant ces moments difficiles. Un conseil : demandez-leur des lunchs! Personnellement, c’est ce que j’ai le plus apprécié, car ils m’ont permis de bien m’alimenter tout en sauvant du temps.

6. Créez un réseau de communication 
Évidemment, votre entourage voudra avoir de vos nouvelles, mais vous n’aurez peut-être pas le temps et l’énergie pour en donner à tout le monde. Vous pouvez donc mandater une personne de confiance qui se chargera de transmettre les informations que vous lui donnerez aux gens avec qui vous souhaitez les communiquer. Vous pouvez également créer un groupe Facebook privé où vous pourrez ajouter les dernières nouvelles et publier quelques photos si vous en avez envie.  

7. Prenez du temps pour vous et pour votre couple 
Vous n’aurez sans doute pas le coeur aux grandes sorties, mais ce sont parfois les petits gestes qui peuvent faire une grande différence. Prendre un café dans un petit restaurant voisin de l’hôpital pendant le changement de quart de travail des infirmiers avec votre conjoint.e par exemple. Cela vous permettra de vous poser, de vous retrouver, de discuter et de voir que le monde continue de tourner autour de vous. Vous en ressortirez plus reposés et plus forts pour votre enfant par la suite. 

8. Quelques ressources 
En terminant, voici quelques ressources supplémentaires auxquelles vous pourrez vous référer : 

  • Les travailleurs sociaux ;
  • Les conseillers en allaitement ; 
  • Le Manoir Ronald McDonald pour le logement ; 
  • L'organisme Préma-Québec qui offre du soutien et des conférences aux parents d’enfants prématurés. 

Surtout, n’oubliez pas que vous êtes plus forts que vous le pensez et ayez confiance en votre enfant, car même s’il est petit, il vous étonnera par sa combativité et ses exploits. 

Êtes-vous passés par là également? Avez-vous d’autres conseils à donner aux nouveaux parents vivant une situation semblable?