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J’avais un peu tenu pour acquis mon allaitement, étant donné que ça avait été facile avec ma fille. Je l’ai toujours bien allaitée, je pouvais même faire un mix de biberons et d’allaitement sans problème ; ce qui était parfait, vu que j’avais repris l’université quand elle avait à peine deux mois. Je pouvais passer une journée sans l’allaiter et reprendre le tout le lendemain. C’était vraiment pratique.

On dit qu’il n’y a pas une grossesse, un accouchement, un enfant pareils. Mais je me disais que, d’expérience, l’allaitement allait bien se passer pour mon fils aussi. J’avais tort. Je ne savais pas que j’allais accoucher dans ma salle de bain, en 15 minutes top chrono. Je n’avais aucune idée de l’hémorragie que cet accouchement allait créer : qu’elle serait tellement forte que j’allais passer à deux doigts d’une transfusion sanguine.

Une fois à la maison, je me suis rendu compte que faire de l’anémie grave allait avoir plus de conséquences que de simplement devoir manger des épinards à toutes les sauces. Je n’avais aucune énergie, je ne supportais plus la chaleur et les changements de température en général qui généraient d’importantes chutes de pression. Tellement que je n’ai pas pu prendre de douches pendant près de deux semaines. Je restais pas mal dans mon lit avec mon nouveau bébé. Nous ne sortions pas de la maison et mon conjoint m’aidait beaucoup.

L’anémie grave, on n’en parle pas beaucoup. On ne dit pas que ça peut être long pour remonter la pente et avoir un taux de fer normal. Puis, personne ne m’avait avertie que ça pouvait jouer sur ma production de lait.

À un moment donné, mon bébé pleurait tout le temps. Ses coliques étaient pourtant passées, nous étions loin des dents. À cause de ses pleurs incessants, j’avais peur de ne pas faire les choses correctement. J’avais l’impression que mes seins ne produisaient plus de lait. Je ne portais même plus de pads d’allaitement, moi qui en avais toujours eu VRAIMENT besoin.

À mon rendez-vous de suivi de naissance, après une multitude de questions du genre « est-ce que mon bébé est brisé? » j’ai eu le diagnostic final : je ne produisais plus assez de lait. Une condition qui arrive rarement suite à une grossesse et accouchement normaux. Certaines personnes pensent ne pas produire assez de lait quand les seins font tout de même leur travail, même en poussée de croissance. Dans mon cas, c’est vraiment à cause de l’anémie que mon corps a arrêté d’en produire.

J’ai eu beaucoup de peine de ne pas m’en être rendu compte, une chance que je sois allée consulter rapidement.

J’ai commencé à donner du lait maternisé à mon enfant et c’est comme si j’avais découvert un nouveau bébé. Il pleurait tellement moins! J’avais l’impression que je découvrais enfin mon enfant. C’est sûr que j’avais quand même de la peine de ne plus pouvoir l’allaiter tout le temps (même après avoir essayé plein de suppléments), mais ça nous donnait l’occasion de passer du temps dans un autre mode que celui de l’urgence. J’en ai parlé sur Instagram et plusieurs mamans qui ont fait de l’anémie grave m’ont raconté leur expérience. Je me suis rendu compte que c’était correct de se sentir triste, mais que je devais regarder vers l’avant pour le bien de mon bébé. Finalement, l’important, c’est que mon enfant soit bien repu et que je sois plus reposée.

Avez-vous déjà manqué de lait?