Stéphanie Watt est une jeune femme à qui l’expérience de la maternité a donné envie de s’engager politiquement. Elle a toujours été active dans sa communauté, s’impliquant bénévolement dans ses milieux professionnels et dans son quartier. Mais à la naissance de son fils Thomas (qui a maintenant 2 ans), elle a été frappée par les difficultés qu’elle rencontrait, en tant que mère, quand elle voulait circuler et véritablement profiter de l’espace public. Comment pourrait-on mieux aménager la ville pour les enfants, pour les familles? Quand Thomas avait 6 mois, elle a pris sa carte de Projet Montréal et elle s’y implique depuis activement. Entrevue en deux parties avec cette maman féministe, engagée pour faire de Montréal une ville accueillante pour tous.tes.
 
Comment est née ton envie de t’impliquer, d’être une citoyenne active?
Mon envie a toujours été là, la politique m’a toujours intéressée. Mais c’est quand j’ai eu mon fils que je me suis dit : « C’est maintenant ou jamais! » En congé de maternité, je remarquais à quel point il m’était toujours difficile de sortir de la maison pour profiter de l’espace public avec mon enfant. Par exemple, j’ai complètement arrêté de prendre le métro. Avec la poussette, ça m'apparaissait tellement compliqué, surtout quand j’étais seule. J’avais toujours de l’appréhension : vais-je trouver quelqu’un qui m’aidera dans les escaliers?
 
En discutant avec d’autres mamans du quartier, je me suis rendu compte qu'en tant que parent, on vivait les mêmes contraintes. Ce n’était pas juste moi, c’était un problème collectif. Ça m’a donné envie de m’impliquer pour changer les choses, pour rendre la ville plus accessible et accueillante pour les familles.
 
Donc on peut dire que l’expérience de la parentalité a changé ta vision du monde, et surtout, ta vision de la ville?
Oui, bien sûr. Je me suis mise à m’attarder à toutes sortes de détails que je n’avais jamais remarqués auparavant. Par exemple, il y a très peu d’espaces accueillants pour les enfants, à l’exception des parcs. Et même les aménagements dans les parcs, je les trouve souvent inintéressants, ils manquent de créativité et de diversité.

Crédit : Stéphanie Watt/Facebook 

Pourquoi ne pas observer réellement ce que veulent les enfants? Pourquoi ne pas écouter leurs besoins, leurs propositions, pour aménager des espaces qui leur correspondent? Je pense aux enfants de tous âges, tout-petit.e.s ou adolescent.e.s, ils sont des citoyen.e.s, eux aussi, même s’ils sont mineurs. Ils ont « droit de cité ». Il faudrait imaginer les manières de les impliquer, de les écouter pour bâtir une ville à leur image, qui réponde aussi à leur vision du monde, du haut de leurs trois pommes (ou plus).
 
Alors ta ville idéale elle serait…
Accessible, accueillante. Plus juste. Dans le sens d’une justice sociale, et aussi dans le sens d’une égalité réelle entre les hommes et les femmes, entre les garçons et les filles. Une ville inclusive, qui pense à tous les citoyen.n.es, dans leur diversité. Une ville qui reflète ses habitant.e.s.
 
Vous reconnaissez-vous dans les propos de Stéphanie?
Ne manquez pas la deuxième partie de l'entrevue! C'est à suivre...