J’aime croire que tout le chamboulement hormonal que les traitements de fertilité m’ont infligé m’a « habituée » à vivre avec toutes ces hormones. Durant tout mon premier trimestre, je n’ai pas de maux de cœur ou de nausée. J’ai bien trop faim, s’il avait fallu que je ne puisse rien manger, ça aurait été terrible!

De plus, je n’ai jamais ressenti la fatigue qui caractérise souvent ce premier trimestre. En fait, je ne me suis jamais sentie enceinte au début de ma grossesse, et j’ai étonnamment trouvé ça difficile. J’ai vraiment « souhaité » avoir mal au cœur, ça m’aurait confirmé que c’était bien vrai. J’ai tellement peur que leur croissance s’arrête, de faire une fausse couche ou de n’être au final tout simplement pas enceinte que j’espère le moindre symptôme de grossesse, pour m’aider à y croire.


J’aurai mon premier suivi de grossesse vers ma 11e semaine.

Je vis avec la fibrose kystique, j’attends des jumeaux. Mon suivi de grossesse sera très chargé.

J’ai une grossesse dite monozygote, dichoriale, c’est-à-dire qu’il y a deux bébés raccordés au même placenta (jumeaux identiques), mais qu’ils ont chacun leur poche amniotique. Dans un cas comme le mien, il y a 30 % de risques que l’un intercepte toute la nourriture, laissant l’autre sécher comme un pruneau, ce qu’on appelle le Syndrome de transfuseur/transfusé.

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De plus, on me parle de très hauts risques d’un accouchement prématuré. 50 % des jumeaux naissent avant 35 semaines de grossesse. On m’explique qu’à 24 semaines de grossesse, les bébés sont viables, mais que le développement cérébral n’est pas terminé, de même que le développement de plein d’organes majeur.

Pour contrer un accouchement précoce, il y a de fortes chances que je sois alitée si j’ai le moindre signe de raccourcissement de mon col ou d’un quelconque signe de travail. Pour suivre l’évolution de ces risques, j’aurai des échographies toutes les deux semaines.

Je devrai voir un endocrinologue fréquemment, car je suis déjà intolérante aux glucoses, et enceinte je risque de développer un diabète.

Je rencontrerai également l’équipe de médecine interne chaque mois. L’équipe est constituée de quelques médecins avec des spécialités bien diverses. Eux, ils se chargent de me suivre (moi, et non pas les bébés) comme j’ai une maladie chronique qui se conjugue à la grossesse.

En plus de la rencontre de ces spécialistes, je continuerai mon suivi médical avec mon équipe de médecin spécialiste en fibrose kystique aux trois mois.

Je devrai également être suivie par une nutritionniste : une grossesse gémellaire implique un marathon de la surconsommation d’aliments. Puisqu’ il y a un risque de donner naissance à des bébés de très petit poids, c’est-à-dire de moins de 5 lb.

Pour une belle grossesse sereine, on repassera…

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