Au début de ma vingtaine, il est arrivé que je redoute l’arrivée de Noël. Par contre, cette année, à l’approche du mois de décembre, je redécouvre le plaisir de cette fête, que je veux grandiose pour mon fils. Plus j’y pense, plus j’ai de bons souvenirs de Noël de mon enfance. J’ai trié et choisi mes 5  préférés.

1. Jusqu’à mes 4 ans, mes grands-parents donnaient une immense fête pour le réveillon. Ils ne s’en tenaient pas qu’à la famille proche : tous étaient bienvenus. Une fois tous les enfants arrivés, nous descendions au sous-sol pour jouer, alors que les adultes en haut discutaient entre eux. J’étais la plus jeune des enfants à l’époque. Je terminais la soirée, épuisée d’avoir autant couru, crié et dansé, endormie sur la pile de manteaux jetés sur le lit de mes grands-parents, avec le rire des grands comme berceuse.

2. Petite, je rêvais de devenir professeure. Je collais au mur des feuilles lignées en guise de tableau #PasÉcolo. Cette année-là, je souhaitais ardemment avoir un tableau noir pour Noël. La petite boîte, à mon nom, sous l’arbre garni, me révélait que je me devrais d’être plus sage et d’attendre à l’année suivante pour l’avoir enfin. Le soir de Noël, ma mère me tend mon cadeau. Je déchire le papier d’emballage. Mon père monte les marches du sous-sol à ce moment. Sous le papier, une boîte de craies multicolores et mon père qui monte le plus beau tableau du monde.  Comme il y en a eu des calculs impossibles, des règles de français revisitées et des noms de pays inventés sur ce tableau!

3. Une année où l’un de mes oncles donnait le réveillon, mon père s’est amusé à faire le père Noël. À cet âge, je n’y croyais plus, mais je le trouvais particulièrement crédible. Au moment du départ, les enfants ont insisté pour le regarder partir, même s’il leur avait dit qu’il avait laissé son traîneau dans les bois. Mon père a dû marcher à en avoir de la neige à la taille dans le bois derrière la maison avant que les enfants ne s’éloignent de la fenêtre.

4. À la fin de mon adolescence, mes parents avaient décidé que nous n’aurions pas de cadeau. Du moins, pas de cadeau matériel. Nous aurions du bon temps, ensemble. Ils ont réservé une suite au Mont Ste-Anne où nous irions passer deux jours, mes parents, ma sœur et moi ainsi que nos amoureux de l’époque. Nous avions la chance de choisir deux activités parmi du ski, de la raquette, du chien de traîneau ou de l’équitation. Cette fin de semaine-là, ma sœur et moi sommes allées faire du cheval dans la neige folle. Et comme si ça ne pouvait être plus féérique, durant la randonnée, des feux d’artifice éclataient au loin pour nous donner le plus beau des spectacles.

5. Nous avons la chance, dans mon village natal, d’habiter dans la maison voisine de mes grands-parents paternels. Derrière chez nous, il y a un lot, où trône au centre une montagne. Cette année-là, pour Noël, mon grand-père avait allumé la montagne de flambeaux qui bordaient la piste. C’est ainsi que nous avons commencé la nuit de Noël, petits et grands, dans nos habits de neige, dévalant la pente sur nos luges et nos trois-skis. 

Je garde certes en mémoire ces bons souvenirs, mais je sais que maintenant que nous avons notre famille, nous aurons la chance d’en créer de plus tendres encore et de faire vivre à notre fils des moments, je l’espère, inoubliables!