J’ai écrit cet article plusieurs fois dans ma tête avant d’oser m’asseoir devant mon ordinateur pour mettre en mots des pensées que je n'ose à peine m'avouer…

La première fois que j’ai pris ma puce dans mes bras et que mes yeux ont croisés les siens, j’ai eu l’impression que la Terre arrêtait de tourner et que j’entendais les plus beaux feux d’artifice du monde. LE COUP DE FOUDRE! Elle est devenue, en l’espace de quelques secondes, mon oxygène, ma raison de vivre! Juste à l’idée de me séparer d’elle pour quelques minutes, je voulais pleurer…

Deux ans plus tard, nous avons développé une relation très proche, voire fusionnelle. Elle trouve que je suis la plus drôle des mamans et moi je m’ennuie d’elle quand je suis au travail. Nous passons tous nos temps libres ensemble et nous avons toujours hâte au vendredi soir parce qu'elle me rejoint dans mon lit pour profiter du fait que le samedi matin, nous nous levons plus tard.

La raison qui me fait sentir coupable depuis quelques semaines, c’est que l’arrivée de mon garçon n’a pas provoqué le même tsunami d’amour…

J’aime être avec lui et m’en occuper, mais ça ne me dérange pas de le mettre dans les bras de la famille ou de le faire garder par ma mère le temps que j’aille à un rendez-vous avec la grande ou que je fasse un peu de ménage. Ne vous inquiétez pas, il est autant bécoté et cajolé qu’un autre bébé, mais je le fais plus par automatisme. Je me sens comme une matante ou une nounou. Je ne sens pas qu’il est MON bébé.

Je sens une évolution dans mon lien d’affection. Je peux penser qu’un jour il aura sa place dans mon cœur de maman, une place bien à lui que nous aurons bâtie ensemble au fil des jours, mais je devrai être patiente.

Répondre aux amis et à la famille qui le trouvent tellement mignon et qui me disent que je dois être folle d’amour pour mon nouveau coco est particulièrement difficile. La culpabilité X 1 000 de devoir inventer une réponse et de faire semblant. Je me sens aussi vraiment coupable quand je pense qu’un jour il pourrait comprendre que j’ai eu besoin de temps pour l’aimer contrairement à sa sœur où tout a été tellement fort et vite.

Je savais que ça pouvait arriver, j’avais déjà lu des témoignages de mamans qui avaient eu besoin de semaines ou de mois pour enfin sentir le lien qui les attache à leurs petits sans jamais comprendre comment ça pouvait arriver. Je rationalise et je me dis qu'il y a des raisons qui peuvent expliquer ma réaction, mais pour moi, ça reste des circonstances atténuantes qui ne me m'aident pas à accepter la situation. Le vivre est encore plus difficile que je l’avais imaginé. Je me juge très sévèrement et je me sens trop coupable.

Un jour à la fois, je ne peux que souhaiter que mon petit ours et moi trouvions au plus vite le chemin pour nous rejoindre...