La première fois que ma fille a fait une crise de bacon, je n’ai vraiment pas compris ce qui se passait. C’était une fin d’après-midi d’été, ma fille venait tout juste d’avoir 18 mois. Avec son père, on discutait en la poussant dans sa voiturette dans la ruelle derrière la maison. Absorbés par notre discussion, on a arrêté de pousser la voiturette sans s’en rendre compte. Ma fille n’a pas apprécié. Elle s’est précipitée hors de la voiturette en hurlant, les bras dans les airs, alors qu’elle se jetait dans tous les sens. On aurait ri si on avait compris ce qui se passait. Petite sous le bras, on est rentrés pour tenter de la calmer, et lorsqu’on a finalement compris ce qui s’était passé, on n’avait plus envie de rire. Le terrible two s’en venait. Ça promet, qu’on s’est dit, pleins d’appréhension.

6 mois plus tard, le quotidien est beaucoup moins pire que ce qu’on s’était imaginé. Ma fille a quand même beaucoup de caractère, mais pour l’instant, les crises de bacon et l’opposition arrivent, mais ne sont pas constantes. Je pense que le fait qu’on essaie de renforcer les comportements positifs plutôt que toujours dire « non » aide. Mais c’est inévitable, la période du 2 ans est un défi pour les parents! Alors voici quelques raisons qui m’aident à cultiver de la gratitude et un esprit (presque) zen pendant cette période.
 

1. Le langage
Il y a des crises pour s’habiller, se déshabiller, aller dehors, ne pas aller dehors, manger du yogourt, ne pas manger de yogourt. Mais le terrible two, c’est aussi la période où nos petits démons anges apprennent à s’exprimer de mieux en mieux. Et c’est vraiment excitant. Qui aurait cru que je triperais autant à demander à quelqu’un quelle est sa couleur préférée?
 

2. Les émotions
Voir un petit humain apprendre à composer avec ses émotions, c’est en comprendre un peu plus chaque jour sur les gens dans ce qu’ils ont de plus brut. Lorsque ma fille a de la peine parce qu’elle m’a tapé et que j’ai un « bobo », je vois clairement la douleur de quiconque ayant fait mal à quelqu’un d'aimé. Lorsqu’elle est fâchée parce qu’elle voulait du jus et qu’il n’y a plus, je constate combien la frustration de ne pas pouvoir avoir ce qui nous ferait plaisir peut être intense. J’accompagne ma fille tous les jours pour qu'elle apprivoise un peu mieux ses émotions. Mais je me dis souvent que c’est aussi une tâche bien difficile pour une petite humaine, d’autant plus quand je vois plusieurs grands humains avec le même genre de difficultés.
 

3. Le regard des autres
La fameuse et redoutée crise à l’épicerie. Celle qui nous définit en tant que parent. Lorsque j’ai eu à finalement la gérer, je me suis rendu compte que tout se passait vraiment bien si je restais concentrée sur ce que vivait mon enfant, plutôt que de me préoccuper de comment sa crise dérange les autres, ou même comment ceux-ci jugent mes aptitudes parentales. Avoir une petite de 2 ans m'aide à laisser aller le regard des autres et me concentrer sur l'essentiel.
 

Qu’est-ce que vous aimez de la période du 2 ans?