Ton petit bébé tout neuf dans tes bras, tu as une boule dans la gorge et les yeux pleins d’eau pour les mauvaises raisons. Tu veux tellement juste te sentir bien et en harmonie avec cet événement plus que majeur, mais tu n’y arrives pas. Tu ne le ressens pas. Tout ce que tu ressens, c’est une peur panique, une angoisse profonde, ou juste rien. Je ne le sais pas en fait, je ne peux pas dire pour toi, je peux seulement parler pour moi.

Ce que je peux te dire, c’est que tu n’es pas seule. Même si tu ne t’es jamais sentie aussi seule dans ta tête et dans ton âme. Même si tu ne peux pas imaginer dire tout haut ce qui te passe par l’esprit parce que c’est trop sombre, trop intense pour la vie normale. Même si tu n’arrives pas à rationaliser tes pensées, toi qui es pourtant si rationnelle. Et même si tu te dis que tu es probablement au fond juste une mauvaise personne ou une psychopathe (allô autodiagnostic à 5 cents). Je peux te dire que tu n’es pas seule parce que j’ai été là moi aussi, il n’y a vraiment pas si longtemps.

Je ne serai pas celle qui pourra t’aider aujourd’hui, mais je peux te dire qu’il y a des gens assez formidables merci qui sont là juste pour toi, qui n’attendent que ton appel pour te tendre la main, t’écouter et t’aider. Je ne te dis pas que tout se règle du jour au lendemain, mais tu peux faire le premier pas tout de suite, maintenant. Tu peux arrêter de lire ce texte et parler à quelqu’un. Ça peut être n’importe qui, ton chum, ta mère, un ami, l’infirmière du CLSC ou de l’hôpital, une ligne d’écoute, le 811, n’importe qui qui te fait sentir en confiance ici maintenant.

Parce que ce dont tu as besoin maintenant, c’est d’arrêter d’être dans ta tête. C’est de prendre une grande respiration et de dire à quelqu’un : « Ça va vraiment pas bien, j’ai besoin d’aide ».

Pas besoin de déballer tout ton sac si tu ne te sens pas prête, de t’imaginer le pire ou de retenir tes larmes. Pas besoin de tenter d’expliquer l’inexplicable, tu as le droit de te sentir comme tu te sens sans comprendre pourquoi.

À toi chère nouvelle maman, je te jure qu’il y a tout plein de doux moments qui t’attendent, même si tu souffres encore trop pour le croire.