Il y a une tonne de choses que je veux dire à ma fille. Des choses qu’il est important qu’elle sache. Pour l’aider à être heureuse. Pour essayer de lui éviter les mêmes blessures que les miennes. Surtout lorsqu’il est question d’amour. L’ostie d’amour.

Je sais bien que je ne pourrai pas l’empêcher de faire des erreurs. Et c’est tant mieux aussi. C’est important de faire des erreurs. Ça aide à grandir, à devenir plus fort, à savoir ce qu’on veut, et surtout, ce qu’on ne veut pas dans la vie. Mais (parce qu’il y a un mais), même si je ne pourrai pas empêcher qu’elle ait le cœur brisé, même si je serai toujours là pour elle, peu importe ses erreurs, j’ai envie de lui dire ceci…

Je veux apprendre à ma fille qu’elle est importante. Elle. Toute entière. Pas seulement ses cheveux ou ses yeux, pas seulement ses seins ou ses fesses. Pas seulement la façon dont elle est habillée et les dessous qui vont avec. Elle est importante. Ce qu’elle pense est important, ce qu’elle ressent est important, ce qu’elle vit est important. Les peines qu’elle ressent sont importantes, les joies qui la transportent de bonheur sont importantes. Je veux qu’elle sache que peu importe avec qui elle est, elle a le droit d’être elle. Elle a le droit de dire comment elle se sent, sans se sentir jugée. Elle a le droit d’être aimée, pour qui elle est, autant physiquement que psychologiquement.
 
Je veux lui apprendre qu’une femme, c’est fort. Mais tellement fragile en même temps. Et confuse, et compliquée, et passionnée, et colérique. Qu’une femme a le droit d’être tout ce qu’elle veut. Que c’est beau une femme. Que c’est désirable une femme. Qu’elle soit en mini-jupe ou en vieux jogging. Qu’une femme, ben ça a le droit de dire oui, pour ensuite dire non. Que ça ne veut pas dire que c’est une agace. Je veux aussi apprendre à ma fille qu’elle a le droit de se faire aimer, sans que ce soit compliqué. Qu’elle n’a pas à tout bousiller parce que ce qu’elle vit est beau même si peut-être qu’un jour ce le sera moins.
 


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Dernièrement, je me suis fait briser le cœur par un homme que j’aime. Personne ne lui a appris qu’il a le droit d’être heureux. Alors dans nos handicaps respectifs face à l’autre sexe, nous nous sommes blessés. Je me suis mise belle pour lui. J’ai forgé mon bonheur à travers ses yeux. Je me suis sentie importante parce que désirée. Puis, quand il est parti, quand il a eu peur de la suite, je me suis effondrée. Littéralement. Au sens propre. Simplement parce qu’il a eu la chienne du beau qu’il y avait entre nous deux.
 
Ma fille ne doit jamais se sentir comme je me suis sentie à ce moment. Jamais elle ne doit se sentir femme et accomplie uniquement selon ce qu’elle retrouvera dans le regard d’une autre personne. Jamais elle ne devra s’accrocher à quelqu’un qui n’est pas en mesure de l’aimer avec toute sa passion.
 
Je veux que ma fille soit indépendante. Qu’elle crée son propre bonheur. Qu’elle se trouve belle, et intéressante, et passionnée, et tout ce qu’elle voudra, en se regardant dans le miroir. Au travers ses yeux, à elle.
 
Je veux que ma fille devienne une personne à part entière. Elle. Et personne d’autre.
 
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