Petit mannequin et gros dilemme

Des amis et des membres de la famille nous l'avaient déjà dit, mi-flatterie, mi-boutade : « Il est si beau votre fils, il pourrait faire de la pub! » Et mi-flattés, mi-amusés, nous répondions toujours : « Mais pour quoi faire? »

En effet, pourquoi faire travailler notre enfant (en plus, sur la simple base de sa bouille mignonne, fait dont il n'est absolument pas responsable!), lui qui n'a qu'à peine 4 ans et qui n'est pas en mesure d'offrir un consentement éclairé au projet?

« Bah, ça vous ferait des sous! » était la nonchalante réponse. Ouach! On profiterait du fait que notre enfant s'est fait aveugler par les flashs d'une caméra pour aller passer une fin de semaine au Château Montebello? Non, merci, clairement pas!

« Mais non, vous les placeriez dans son REEE! » Ah oui? Et on répondra quoi, à ses futurs frères et sœurs, quand ils nous demanderont pourquoi leur aîné a plus de sous dans ses placements? « Ben, ton frère, lui, il était mignon. Tant pis pour toi! » Bonjour la dynamique familiale...

Pourtant, c'est une pratique répandue. Fréquemment, sur mon fil Facebook apparaissent des demandes de diverses compagnies de mode enfantine qui cherchent des petits modèles. Et les réponses affluent par centaines. Ça semble réellement être le désir de plusieurs parents de voir le minois de leur enfant associé à une marque. Et je comprends tout à fait la fierté parentale derrière ce désir : notre enfant, on l'aime, on trouve que c'est le plus beau et on a envie de le voir partout. C'est naturel. Et je suis convaincue qu'il n'y a aucune idée d'exploitation parentale derrière ça. Ce n'est que de l'amour. 

Puis, un jour, nous est arrivée l'OFFRE. Vous raconter ici les circonstances fortuites de cette proposition serait long (quoique drôle), mais je tiens à vous spécifier que nous ne l'avions absolument pas vue venir et je vous JURE que nous n'avions vraiment pas couru après. Notre fils a été repéré par une compagnie de vêtements d'enfant faits à Montréal.

Dilemme.

Bien que nous puissions expliquer à Progéniture en quoi une séance photo consiste et lui demander s'il a envie de le faire, son refus ou son approbation n'est pas vraiment appuyé sur une idée claire du projet. D'autant plus que mon fils a la fâcheuse tendance de refuser toute nouveauté de prime abord, mais de volontairement se prêter à tous les jeux une fois dans l'action.

En bonne mère orgueilleuse, je suis évidemment flattée et très tentée de dire oui. Pour mon mari, par contre, c'est tout à fait hors de question (principalement pour toutes les raisons nommées plus haut). Et oui, je trouve qu'il a raison en tout point, mais personnellement, je le vois aussi comme une expérience de vie. Une chance qu'on offre à mon fils. Quelque chose que tout le monde ne vivra pas nécessairement dans une vie. Juste ça, ça ne vaudrait pas le coup de l'essayer?

Que faire?

À suivre...