*** Précision : Le texte suivant parle de relations « saines » qui s’essoufflent. Les relations conflictuelles ou toxiques ne devraient pas être envisagées sous cet angle. Si vous avez besoin d’un coup de pouce pour faire le point, n’hésitez pas à appeler des ressources comme celle-ci : Centre d'Éducation et d'Action des Femmes CÉAF, 514-524-3901 ***
 
Rester ensemble pour les enfants, est-ce une raison suffisante pour tenir un couple? Objectivement parlant, j’imagine que non. C’est l’amour que l’on se porte mutuellement qui devrait nous garder unis. S’il n’y a plus d’amour, il n’y a donc plus de couple qui tienne. Objectivement parlant je disais, car dans la vraie vie, ce n’est pas toujours aussi noir ou blanc. Il y a plein de zones grises au fur et à mesure qu’on avance sur le chemin de la vie à deux. Parfois, on s’aime beaucoup, tout coule de source, c’est agréable et facile. Parfois, on se tape sur les nerfs pour un rien, on s’ignore, on s’évite, il y a de l’électricité dans l’air. Et parfois, c’est sur le neutre, comme si on partageait son quotidien avec un vague coloc.
 
L’amour, ce n’est pas comme dans les films ou les chansons : passionné à l’infini, transcendant, absolu! C’est souvent plate pis beige. Ça fluctue, ça change à mesure que le temps passe, comme tout d’ailleurs. Et quand on devient parent, ça rajoute une couche de complexité ; notre cœur est désormais pas mal monopolisé par notre progéniture, à qui on consacre une grosse partie de notre réserve d’amour inconditionnel.
 
Alors, on fait quoi quand on se couche le soir et qu’on tourne le dos à notre partenaire par fatigue, mésentente, inquiétude pour le petit qui ne mange pas assez ou qui a rapporté un billet rouge de l’école? Quand ce scénario se répète plusieurs soirs, semaines de file? On commence à douter de notre amour, on le remet en question, on se dit qu’il a trop pâli, qu’il n’existe peut-être plus. Et puis on se rappelle que les mêmes questionnements ont surgi il y a six mois, un an et demi ou peut-être deux? Et que malgré cela, on est encore ensemble. Parce qu’il y a les enfants, mais pas seulement. Il y a tout ce qui nous relie l’un à l’autre, les mille expériences partagées sur lesquelles on s’appuie quand ça va moins bien, le temps que le nuage se tasse. Et dans les périodes nuageuses, que ce soit les enfants qui éclairent le paysage, pour notre vieux couple, c’est suffisant.
 
Votre conception de l’amour a-t-elle changé depuis que vous avez des enfants?