Comme je fais beaucoup d’anxiété à la base, c’est bien rare que je me retrouve dans une situation où je n’ai plus de cellulaire parce que ma batterie est à 0. Mais bon, la vie étant ce qu’elle est, j’étais chez le coiffeur ce vendredi et mon cellulaire était hors fonction. Je n’avais pas pensé à m’apporter un livre dans ma petite sacoche en paille non plus, alors j’ai pris une revue dans la pile présente et j’ai commencé à feuilleter le Vogue papier, ce qui ne m’était pas arrivé depuis la fin de mes études en mode, genre. Je le consulte sur le Web à la place.

Bref, je feuilletais en me demandant ce que je n’avais pas déjà du magazine quand je suis tombée sur l’article '' Postpartum Anxiety Affects 1 in 10 Moms—Here’s What You Need to Know ''. Ça me parlait vraiment, donc je l’ai lu. En gros, on y parle de l’histoire d’une médecin qui a vécu de l’anxiété post-partum lors de la naissance de son deuxième enfant et on dit que c’est un phénomène qui toucherait une mère sur 10.

Ça m’a soufflée comme une tempête de verglas en plein mois d’avril, t’sais. Comme si, estique, je revivais la première année de la vie avec mon fils. Pas une fois lors de mon suivi post-grossesse on ne m’a parlé de l’éventualité de vivre ça. Comme si, parce que c’est normal de rusher après la naissance d’un bébé — avec des parents qui divorcent en même temps, pas de congé de maternité parce que la vie n’est pas faite pour être à l’école pis avoir un bébé tout de suite après — fallait minimiser la douleur de vivre avec de l’anxiété qui empêche de dormir pendant un an.

Je me suis longtemps — pis même encore — demandé pourquoi je méritais d’avoir un beau petit bonhomme brillant et sensible comme ça. Je me suis répété pendant des mois que quelque chose arriverait à mon petit parce que je ne méritais pas d’être heureuse comme ça. Chanceuse, c’est selon. Vivre avec ces pensées envahissantes là, ça gruge. Avec des phrases comme « c’est parce que ton enfant sait que c’était une grossesse surprise que ton allaitement n’a pas fonctionné » pis tous les commentaires poches sur le fait qu’on ne savait pas tenir une maison parce qu’on demandait de l’aide sur Facebook aussi. Maintenant que j’ai un DX clair de ma santé mentale, disons que je comprends mieux ce qui m’affectait. 

L’anxiété post-partum n’est pas assez connue
Lors de mes recherches afin de trouver des sources pour vous parler de l’anxiété post-partum, je me suis rendu compte qu’on n’en parle pas assez, que ce n’est pas assez connu et reconnu. Surtout pas en français. Comme si on normalisait l’anxiété des nouvelles mamans parce que c’est stressant d’avoir un bébé.

Parmi les symptômes que l’on liste sur le site The Bumb, on parle de la peur de voir son enfant être malade, de la peur de faire mal à son enfant (en évitant entre autres les situations dangereuses ou les dangers de façon excessive), de l’impossibilité de se concentrer ou de rester assise tranquillement, de la difficulté à dormir et du manque d’appétit, ainsi qu’une variété de symptômes physiques, comme se sentir étourdie, avoir des bouffées de chaleur ou la nausée. L’Université de la Colombie-Britannique semble faire des recherches à ce niveau

Bien que CBC ait rapporté la nouvelle selon laquelle l’anxiété post-partum serait plus fréquente que la dépression en 2016, je n’ai pas vu passer beaucoup de textes là-dessus malgré une veille quasi constante des médias sociaux quant à la santé mentale et la périnatalité (héhé). Vous pouvez quand même lire ces deux textes en anglais si vous connaissez bien la langue (How to break the cycle of postpartum anxiety et Postpartum Anxiety: The Other Baby Blues We Need to Talk About). Le truc qui est un peu poche avec ça, c’est qu’il n’y a pas de soins adéquats pour les personnes qui semblent souffrir d’anxiété post-natale, l’accent étant mis sur la dépression post-natale ou sur le fait que c’est normal d’être stressé quand on devient parent.

Une partie de moi me dit que j’aurais peut-être eu un peu plus de plaisir lors de ma première année de parent si on m’avait dit que je faisais peut-être de l’anxiété post-natale. Je me dis aussi qu’il faut en parler encore plus pour aider toutes ces personnes qui sont épuisées par les symptômes reliés à l’anxiété.

Si vous pensez vivre de l’anxiété post-natale et que ça commence à être trop, vous pouvez parler à votre médecin (si vous avez la chance d’en avoir un hahaha), voir un psychologue ou essayer de consulter un professionnel de la santé. Je sais que quand je ne feelais pas, j’avais peur d’être une mauvaise mère parce que j’étais vraiment anxieuse de tout, mais a posteriori, je me dis que ça aurait aidé tout le monde de mon entourage (et moi-même) que je dorme plus. HAHA!