Sentir bouger les petits pieds. Pouvoir effleurer les mains du bout des doigts. Je m’ennuie de cette présence dans mon petit bedon.

J’ai toujours voulu plus une grande famille. En vieillissant, j’ai réalisé qu’une famille avec deux ou trois enfants me comblerait. L’idée de poursuivre ma carrière m’anime, même si une grande partie de moi voudrait ne jamais quitter le cocon dans lequel je suis avec ma petite depuis maintenant 6 mois.

Autour de moi, tous sont au courant : famille, collègues, amis. La famille ne fait que commencer. Alors la question provient d’un peu partout…

« C’est pour quand, le deuxième? »

Un vide. Le néant.

Je ne sais pas.

Je ne sais pas, parce que je ne sais pas s’il en voudra un autre. Il ne le sait pas non plus.

Je ne sais pas, parce que je ne sais pas si nous serions prêts à recommencer de façon aussi zen qu’au premier. Loin du stress, loin des scénarios tragiques, loin des questionnements. Ma première grossesse aura été un charme, ce qui m’a permis de donner naissance à une maman calme et sereine le jour de l’accouchement.

Je ne sais pas, parce que je ne sais pas si nous pourrions aimer autant ce deuxième enfant. C’est un doute que plusieurs ont. Mon cœur est si plein, comment pourrais-je avoir de la place pour un autre petit être? Comment pourrait-il, lui, aimer autant?

Mais je sais. Je sais que mon ventre pleurera ce vide très longtemps si la décision est de ne pas agrandir la famille. Je sais que de mes yeux s’échapperont quelques larmes lorsque ma fille me demandera pourquoi elle n’a pas de petit frère ou de petite sœur.  Je sais qu’il manquera toujours un petit bonheur de plus à notre si belle famille.

Alors en attendant, à la question « C’est pour quand, le deuxième? », je me contente d’hausser les épaules et d’expliquer que je veux retourner travailler plusieurs mois avant un autre congé de maternité. Je gagne du temps. Je nous gagne du temps. Pour trouver. Pour savoir.

Et si la vie ne veut pas que nous en ayons un deuxième, si mon homme me mentionne que la famille est complète pour lui même à trois, s’il doit en être ainsi, je serai tout de même heureuse. Parce que je n’ai jamais autant flotté sur un nuage rose que depuis le jour où j’ai commencé à porter un petit être. J’en remercie la vie de nous avoir donné cette chance, de nous avoir permis de nous rencontrer, de fonder une famille.

L’important, c’est d’être heureux à trois. Après… on verra.