Enfant, j’aimais bien Star Wars. Bon, rien de très original me direz-vous, mais la relation entre Darth Vader et Luke, il y avait de quoi qui me parlait...

Comme Luke, j’avais terriblement peur de devenir comme mon père, de virer du Côté Obscur. La devise de mon paternel c’était pas mal Sex, Drugs & Rock’n Roll  mais on remplace le « sexe » par « violence » et « rock’n roll » par « alcool ». Mouais, c’était pas mal rock’n roll. Bref, mes parents se sont séparés vers mes 4 ans, je voyais mon père deux trois fois par année. Il est mort quand j’avais 21 ans, mais je n’avais plus de contact avec lui depuis mes 18 ans. À sa mort, j’ai réalisé qu’après la séparation de mes parents, je l’ai vu en tout et partout trois quatre mois.

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Du côté de mon père, j’ai un arbre généalogique avec pas mal de branches pétées… Un mélange de grand-papa conteur, d’enfant imaginatif et de faits véridiques ont créé un mythe : le Mauvais Oeil était sur notre famille. Un peu plus vieux, j’ai cherché des réponses à mes peurs, mais les statistiques ne roulaient pas trop pour moi : le fameux cycle de violence/destruction et la délinquance qui serait plus élevée dans les familles monoparentales. En gros, j’avais peur d’être comme mon père ou bien que si j’ai un garçon (oui,oui, c’est dans le chromosome Y) la malédiction familiale frappe.

Tout ça pour dire que pour moi, un papa, c’est un concept abstrait. Je ne dis pas que j’ai manqué de modèles masculins, j’ai eu de super oncles, de bons grands-pères, mais dans la quotidienneté, ça fait quoi un papa? Aucune idée. Bien sûr, on peut dire qu’un papa, c’est comme une maman et oui, pourquoi pas. Dans le fond, le problème est plus comment ça marche quand on est deux parents? T’sais, les trucs du genre « Si maman ne veut pas, demande à papa » et, et… Hum... Et bien, c’est le seul qui me vient en tête…

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En somme, mon background familial ne me donnait pas confiance en mes aptitudes parentales. D’un autre côté, j’aimais bien les enfants, j’étais à l’aise entouré de la marmaille. Dans le fond, peut-être que je les aimais assez pour ne pas avoir envie de leur faire subir ce que j’avais vécu. Fin vingtaine, je ne peux pas trop expliquer pourquoi, mais j’ai commencé à m’imaginer papa… J’ai même regardé comment un homme seul pouvait adopter un enfant et surprenant, c’est possible, il me fallait juste beaucoup de bidous et une job steady. #ZéroMoi

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Début trentaine, je manquais terriblement de confiance en mes capacités d’être papa, j’étais tiraillé entre l’envie d’avoir des enfants et mes vieilles peurs. Comme solution, ma copine et moi avons décidé d’être famille d’accueil pour Mira. Je vais sûrement me faire lancer des roches, mais coudonc… Pour moi, c’était un peu un test à savoir si j’avais la fibre paternelle et au pire, on pouvait retourner le chien pour qu’il soit dans une autre famille. Bien sûr, bien sûr, un chien ce n’est pas comme un enfant, mais on peut s’entendre que c’est une bonne pratique? À ma défense, il faut savoir qu’un chien Mira en sociabilisation, il faut idéalement toujours l’avoir avec nous et on ne peut pas le laisser plus de 4 h seul.

Bref, tout ça pour dire que malgré quelques vertiges ici et là, je suis excité à l’idée d’être papa.